Bonsoir à tous!
Je sais que ça fait un moment que vous n'avez pas eu d'articles à vous mettre sous la dent à part mon post journalier pour ma participation au 31 Days With Audrey Hepburn. J'ai eu il y a quelques semaines de ça, la permission pour son auteur de traduire et de publier sa fiction en français. Elle est posté en simultané ici et sur mon compte Fanfiction.Net (LIEN). Merci à Galan pour son autorisation
Il s'agit d'une fanfiction centrée sur les personnages de Linus et Sabrina issus du film Sabrina avec Audrey Hepburn, William Holden et Humphrey Bogart. C'est un peu une conclusion à la fin du film. Elle est en 7 chapitres et sera donc posté tous les lundis.
Je vous laisse donc avec le chapitre. Bonne lecture à tous!
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Chapitre 1 : Paris
est...
« De toutes les
choses idiotes... ». La jeune fille, restée immobile sur ses
épaules – sans surprise –, pensait qu'il savait qu'elle l'avait
entendu après avoir posé sa question désorientée et protesta un
peu en disant « Je vais bien, vous n'avez pas à me porter ».
Dieu sait combien de temps elle avait été accroupi dans ce garage,
inhalant les gaz d'échappement. L'odeur nauséabonde produite par
tant de voitures l'avait presque fait s'évanouir après quelques
secondes ; même la seule petite fenêtre ouverte était inutile
face à cette suffocation imminente. Stupide
- « N'as-tu jamais entendu parler du monoxyde de
carbone ? Ça tue des gens. »
Linus la fit descendre
de son épaule, remettant Sabrina sur ses pieds. « Vraiment ? »
Sa voix était faible, presque autant que ses bras ; elle
réussit à se tenir droite, reposant contre le mur de l'étage au
dessus du garage.
« Bien sûr. Que
penses-tu qu'il se serait passé si je n'étais pas arrivé ? »
« Je serais
morte . » Le visage de Sabrina ne montrait aucun signe de
choc envers ce qu'il venait de dire. Encore une fois, ce n'était pas
une surprise. Même la personne la moins informée aurait eu la
présence d'esprit d'ouvrir la porte du garage juste avec l'odeur.
C'était l'air frais qui réclamait l'ouverture des fenêtres pendant
une journée ensoleillée, pas les nuages gris sortant du pot
d'échappement de la voiture.
« Et vite. 8
voitures. » Linus se devait de regarder ailleurs. Il ne voulait
pas être fâché contre elle, pas maintenant, mais son expression
non repentie l'obligeait. Fille stupide ! « Une seule
aurait suffit. » Tout de même, il n'avait besoin d'aucune
raison venant d'elle ; une telle folie suffisait. « C'est
une bonne chose que Mme Van Horn m'ait demandé de la ramener chez
elle. »
« Mme Van Horn ?
La mère de Gretchen ? » Cela lui fait relever la tête
des escaliers.
« Uh huh. »
« Pourquoi ne la
ramène-t-elle pas elle-même ? » La rancœur s'installait
dans ses paroles.
« Parce qu'on ne
trouve pas Gretchen. »
Les yeux de Sabrina
s'élargirent pendant un moment, et elle détourna la tête,
regardant au delà de la propriété. « Elle-- »
« Elle quoi ? »
Oh, la situation n'était pas un mystère : David avait disparu
aussi. L’événement était à peine une nouveauté à une fête
des Larrabee, et un événement presque attendu par la famille
entière.
Sabrina toussota
d'abord regardant ses pieds. « Rien » dit-elle,
silencieuse maintenant.
« Très bien. La
prochaine fois que tu mets une voiture en marche, sois sûre de
laisser les portes du garage ouvertes, compris ? » Il lui
tapota le bras en lui parlant avant de s'éloigner. « Une fille
de chauffeur devrait le savoir. »
Elle était
silencieuse quand il partit, un léger « Oui, monsieur »
le suivit dans l'air frais de la nuit et une autre toux pour nettoyer
ses poumons. Elle n'avait pas besoin de dire plus. Linus savait.
Tout
cela était de vieux souvenirs maintenant, les siens et ceux de
Linus. Sans importance, si il était honnête. Il s'était tenu
debout pendant des heures, incertain de trouver la force pour
franchir le rebord et étreindre l'air sifflant quand la gravité le
ramena sur la Terre qui refuserait de l'engloutir... enfin se
découvrir trop peureux. Et elle ouvrit la fenêtre, permettant
à la fois un peu de gaz mortel et, plus important, le bruit de
s'échapper et de tirer la sonnette d'alarme. Tous les deux trop
lâche ou trop réticent pour poursuivre jusqu'au bout, trop engagé
dans cette vie qu'ils clament détester. Sentimentalement.
Linus fumait
simplement, ne bougeant pas. Ses pensées étaient trop encombrées
pour lire attentivement les détails de la pile d'affaires qui
réclamaient son attention. La vie, autrefois si peu compliquée par
les simples buts des plans des affaires et des fusions d'entreprises,
s'était transformé en un marais qu'aucun homme ne pourrait vidanger
et dont personne ne pourrait faire de plans. Chaque jour, sa vie
enroulée plus solidement autour de la sienne et peut être que s'en
tirer était impossible.
Leurs suites
à Paris étaient côte à côte, assez proches pour le moment.
Chaque matin, ils se rejoignaient pour le petit déjeuner au
restaurant de l'hôtel, un moment silencieux autour d'un café.
Quelques fois ils devaient se séparer et lui rester séquestré,
émettre et recevoir des appels, lire des lettres et des rapports,
recevoir des télégrammes. Quand ces journées commençaient, la
routine le reprit un moment, s'arrêtant généralement quand il se
souvenait que Miss McCardle était assise à son bureau de l'autre
côté de l'Atlantique, incapable de prendre en note ses consignes.
Ces journées devinrent soudainement mornes, et ce qui s'étalait
devant lui, des chaînes.
Mais parfois
ils passaient la journée en ville, simplement marchant sans
destination en tête. Les instructions de Sabrina n'avaient pu être
suivi complètement, le soleil revendiquant le ciel les premiers
jours. Le reste était plus simple : elle avait arrangé le bord
de son chapeau quand il le retournait par habitude, et il avait
résisté à la pulsion de racheter un nouveau parapluie.
Une semaine
après que le bateau fut amarré, il regarda par la fenêtre de sa
suite pour ne voir que le ciel gris, plein de nuages. Ce matin là
fut un test pour sa volonté, concernant le parapluie. Son envie lui
dictait de rester à l'intérieur malgré le manque de travail
urgent, mais Sabrina avait insisté. « Pourquoi, c'est une
journée parfaite pour être dehors ! ». Elle arborait ce
sourire timide, qu'il avait appris à admirer et malgré sa petite
taille, l'avait traîné dehors.
L'air était
gluant et les premières gouttes de pluie tombèrent, assez fines
pour être ignorés. S'il savait qu'elle voulait une longue averse,
Linus espérait une courte et tendre douche. Mais après les nuage se
vidèrent, offrant à Sabrina une longue averse stable. Il essaya de
marcher plus vite, mais Sabrina le retenait comme si elle anticipait
d'être trempée. Cela, malgré tout, n'était pas pour lui. Linus
coiffa son chapeau sur ses cheveux, la traînant sous le déluge,
ayant remarqué un auvent au bout du pâté de maison.
Une fois à
l'abri en dessous de leur refuge acceptable, Linus ria à l'image
qu'elle présentait, son chapeau glissant vers l'avant sur sa tête
plus petite que la sienne et dissimulant à moitié ses yeux, la
pluie dégoulinant des bords. « Et bien, tes instructions sont
enfin utiles. » Il inclina l'Homburg vers le haut, exposant son
visage entier. « Mais un parapluie aurait été utile. »
Sabrina
secoua la tête, arborant toujours son petit sourire. « Mais tu
ne vois pas ? Si tu avais ton parapluie, tu aurais continuer,
juste en marchant sans rien apprécier ! Tu aurais interrompu ta
course et tu serais retourné à l'hôtel. »
Il releva un
sourcil. « J'appelle ça être raisonnable. »
Elle secoua
la tête à nouveau. « Mais Paris n'est pas pour les
gens raisonnables- »
« Sabrina. »
Il n'aimait pas l'interrompre mais il le devait, juste à ce moment.
« Oui,
Linus ? »
« Te
rappelles-tu ce que je t'ai dit ? La première fois que j'ai
visité Paris ? » L'excursion en bateau – une étape
précoce dans un plan destiné à leur offrir la réussite
triomphante et l'échec misérable – peut être que c'était
l'heure où il s'était condamné lui même, ces souvenirs profonds
s'échappant à l'air pour qu'elle les entende. La première fissure.
« Mais
bien sûr, pour seulement 35 minutes. Pour changer d'avion en allant
en Irak. » Elle enleva son chapeau pour le replacer sur sa
tête, l'arrangeant comme il l'aurait fait avant de sortir de la
voiture conduite par son père. « Un vrai businessman, jamais
distrait de son travail par quoique ce soit » – et elle
replaça le bord comme elle le fit plusieurs fois par le passé –
« pas tout à fait un croque-mort. »
« Et
qu'ais-je dit ensuite ? »
« Oui. »
Silencieuse, Sabrina regarda ailleurs, sans tourner la tête mais ses
yeux vers la pluie tombant dans la rue. « Oui, Linus. »
« Je
pensais ce que je disais. » Et puis, il l'embrassa : pas
du tout comme il l'avait fait une fois à la place de son frère
cadet mais tendrement, soigneusement, juste pour un moment. Ils se
séparèrent et quelques souffles courts touchèrent ses joues quand
elle rencontra son regard. « Chaque mot ». Une nouvelle
fois, il pressa ses lèvres sur les siennes, toujours prudemment et
brièvement. « Et je suis certain que tu as remarqué que je
suis à Paris depuis plus de 35 minutes. »
Les yeux de
Sabrina s'élargirent, et elle ne parlait pas. Il ne savait pas si il
le désirait, pour ces yeux sombres déjà confus, et combien étaient
confuses ses pensées quand elles s'exprimaient en mots ?
Doucement, Linus l'a pris dans ses bras, la ramenant plus près, plus
serrée que quand il la enlaçait sur le Liberté. La sienne était
hésitante, touchant à peine le bas de sa veste pendant qu'ils se
tenaient dans l'ombre du bâtiment. « Tu peux, Sabrina, »
murmurait-il, « me considérer distrait. »
Et malgré
le mystère et les questions, il se tenait là, simplement là avec
elle. À ce moment, tout était parfait.
Il alluma
une autre cigarette, la fumée de cigarette l'enveloppa quand il
l'exhala. Un accroc, a-t-il dit une fois, une complication. Malgré
tout, elle était là et restant. Mais plus pour Larrabee
Industries ; cet état des choses était bien moins compliqué
en comparaison à la situation actuelle. Les affaires étaient
simples, ou au moins elles le pouvaient, mais cet après midi avait
bouleversé la certitude de plusieurs années. La terre stable de ces
minutes attendant que la pluie se calme trembla quand les nuages
s'écartèrent pour disparaître dans la soirée, l'abandonnant à
ces pensées se chassant les unes les autres dans sa tête,
incohérentes. Grotesque, inaccessible, infaisable !
Totalement ridicule.
Le
simple fait de parler avec elle sur le Liberté
avait été une épreuve. Linus trouva sa langue paralysée par une
peur incompréhensible que demain soit le jour où il se réveillera
au bureau, pour faire son propre misérable café, contemplant son
succès, son échec et sa honte non anticipée. De la solitude aussi.
Mais ensuite ils ont quitté le bateau, soudain enveloppé par le
soleil et la chaleur parisienne et entouré de discussion
française... Linus savait qu'il ne serait pas amené à sa salle de
réunion, le monde ici était réel. Il trouva soudainement les mots
simples, relaxant quand il parlait, et sourit même pendant leurs
ballades avec sa main accrochée à son bras. Malgré le soulagement,
la vérité le harcela. Ce cauchemar n'était pas cruel mais
railleur, désespérée de s'épanouir en un rêve impossible, mais
destiné à reste un désir avorté et inachevé. Un cauchemar sans
dans ce... Il ne pouvait pas trouver le bon mot. Une autre
respiration, une nouvelle bouffée de tabac et de nicotine, et Linus
se reposa contre le dossier de sa chaise dans sa suite. Non il ne
voulait pas considérer ces mots.
Même les
machinations des affaires étaient un jeu d'enfant comparé au bordel
actuel qui l'entourait. C'était tellement déplacé de
tellement de façons : plus de 20 ans son aîné ;
totalement inexpérimenté dans la légèreté qu'elle exsudait
aisément ; et complètement submergé dans le travail dont il a
comblé sa vie, il n'avait de place pour personne. Et les murmures
bientôt agitant la société – les fameux murmures, malgré
l'intrusion du 20ème siècle dans sa vie – qu'aucun homme ne
danserai avec la fille de son propre chauffeur, ne l'enlacerait et ne
l'embrasserait et ne l’emmènerait à Paris seule, avait une once
d'honneur.
Mais les
murmures et les rumeurs ne le hanteraient pas, ou du moins pas d'une
telle ampleur. Les commentaires à partir de son honneur seront bien
caché. Les commères, après tout, était des lâches qui
murmuraient derrière leurs mains pendant les fêtes et échangeaient
des messes basses dans les coins des salles de réunion. Les lâches
ne faisaient pas le poids face au pouvoir. Et Sabrina, quel était
son pouvoir ? Le pouvoir de charmer, de rire, de sourire, de
tirer des hommes enfermés hors de leur cage. Un homme. Elle
n'avait pas le pouvoir de faire taire les mauvaises langues de Long
Island. Pour elle et à propos d'elle, les rumeurs seront des
rugissements à chaque angle.
Paris
c'est pour les amoureux. Linus éteignit sa cigarette dans le
cendrier en verre derrière sa chaise, replia ses bras derrière sa
nuque et ferma les yeux en laissant sa tête reposée sur ses poings.
Et je suis là avec elle.
Non,
impossible.