Un conte poétique qui vous embarque dans un univers fantaisiste !
Jack et la mécanique du cœur est un film d'animation co-réalisé par Mathias Malzieu (chanteur du groupe Dyonisos), adapté de son livre « La mécanique du cœur », et Stéphane Berla. Le petit Jack, qui nait le jour le plus froid du monde à Edimbourg, se voit remplacer son cœur qui a gelé, par une horloge pour survivre. Il devra tout de même suivre trois lois pour ne pas mourir, à savoir ne pas toucher à ses aiguilles, maîtriser sa colère, et surtout, ne JAMAIS tomber amoureux.
L'amour dérègle tout, même les petites horloges...
Alors que le petit Jack (Mathias Malzieu) a passé ses premières années à l'abri du monde, sans transgresser aucune des trois lois qui lui permettent de survivre, il va rencontrer la petite Miss Acacia (Olivia Ruiz) au cours d'une sortie pour son anniversaire, et tout va changer...
Il va alors entreprendre un long voyage initiatique pour la retrouver, nous entrainant au travers de l'Europe, D'Edimbourg à l'Andalousie, en passant par Paris. Et plus qu'un voyage initiatique, c'est l'aventure de la vie, de la passion amoureuse et d'autres thèmes tels que la Différence qui sont abordés dans ce film d'animation tout en finesse et en émotions.
La passion amoureuse est traitée au travers de l'histoire de Jack et Miss Acacia, sortes de Roméo et Juliette, condamnés à ne pouvoir s'aimer, en raison de la loi qui stipule que le petit Jack ne peut pas tomber amoureux sous peine de mort. Pourtant, il va braver les interdits, pour assumer sa décision de vivre pleinement cet amour, et ce, jusqu'au bout !
Quant à la Différence, elle est incarnée en chaque personnage. Le petit Jack et son cœur en bois, Miss Acacia et sa myopie (sans parler des épines qui lui poussent au corps à chaque fois qu'elle a peur), Joe (Grand corps malade) et son œil en moins... Mais ce que l'on retire de cette histoire, c'est que la Différence peut devenir une force.
Le graphisme de Nicoletta Ceccoli (illustratrice du livre) est original et soigné. Il permet de s'attacher aux personnages et à l'univers, beau mélange de Tim Burton et de petites poupées de porcelaines fragiles et délicates. Ainsi, Jack nous touche par se sensibilité et son acharnement à vouloir vivre son amour, Georges Méliès (Jean Rochefort) nous fait rire par son humour décalé, et réfléchir par ses pensées philosophiques toujours pertinentes. La petite Miss Acacia est pimpante et fragile, tandis que Joe, amoureux éconduit, plein de ressentiment et d'amertume, se fait le rival de Jack.
Et plus que par les voyages, on est transporté par l'univers musical, très éclectique. La musique est omniprésente. Le spectateur vibre sur les rythmes de flamenco sensuels, se fait hypnotiser par la voix grave et mélodieuse des slams de Grand Corps Malade, ou encore se laisse enflammer par les morceaux plus rocks...
Le(s) moins
De la même façon que j'ai été charmée par le graphisme, certains pourront, au contraire, ne pas apprécier cette originalité.
D'autres pourront également trouver que la musique prend une place trop importante dans l'histoire.
Conclusion
Goûter la vie à prendre des risques... Vivre, aimer, réaliser ses rêves... Autant d'idées qui passent au travers d'un voyage initiatique, d'Edimbourg à l'Andalousie en passant par Paris, de l'enfance à l'âge à adulte, des émotions enfantines, à l'Amour et ses conséquences.
Une histoire poétique, pleine d'émotions, au cœur d'un univers fantaisiste !
Ma note: 7/10
Jack et la mécanique du cœur
Synopsis : "Édimbourg 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Le Docteur Madeleine le sauve en remplaçant son cœur défectueux par une horloge mécanique. Il survivra avec ce bricolage magique à condition de respecter 3 lois: premièrement ne pas toucher à ses aiguilles, deuxièmement maîtriser sa colère et surtout ne jamais Ô grand jamais, tomber amoureux. Sa rencontre avec Miss Acacia, une petite chanteuse de rue, va précipiter la cadence de ses aiguilles. Prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel un Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais, à Paris jusqu'aux portes de l'Andalousie."Réalisé par: Mathias Malzieu, Stéphane Berla / Avec: Mathias Malzieu, Olivia Ruiz, Grand Corps Malade et Jean Rochefort / Genre: Aventure, Drame, Animation / Nationalité: Français / Distributeur: EuropaCorp Distribution.
Durée: 1h34 / Date de sortie: 5 février 2014
Public: A partir de 6 ans
Plus d'informations !
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Les Anecdotes !
C'est sur le plateau du Grand Journal de Canal + que Mathias Malzieu a fait la connaissance de Luc Besson et lui a fait part de ses intentions de réaliser un film d'animation à partir de son livre et de son album : "Ça a été un joli hasard de calendrier et d'étoiles bien alignées..." Après cette rencontre, Mathias Malzieu, Luc Besson et la productrice Virginie Besson-Sila ont travaillé de concert pour animer des êtres de papier.Chanteur et guitariste du groupe Dionysos, Mathias Malzieu possède de nombreuses cordes à son arc de guitare. Ses paroles virevoltent, de la scène musicale à la scène littéraire, comme Jack et la mécanique du coeur, conte musical moderne adapté du roman "La Mécanique du coeur" (2007), lui-même en lien direct avec le sixième album du groupe "La Mécanique du coeur" (id.).
Toutes les chansons du film d'animation sont extraites de l'avant-dernier opus du groupe pop rock français Dionysos, intitulé « La Mécanique du Cœur ». Les titres sont composés par le groupe et produits par l'écrivain et réalisateur Mathias Malzieu, ainsi que par Mike Ponton, guitariste du groupe.
Troisième oeuvre littéraire de l'écrivain fantasque, "La Mécanique du coeur" a dépassé les 200 000 exemplaires sur le sol français à sa sortie en 2007, pour s'écouler ensuite à 400 000 exemplaires dans vingt pays parmi lesquels figurent les Etats-Unis, le Canada, l'Europe, le Japon, l'Amérique Latine ou encore la Chine.
Ex-compagne du réalisateur, Olivia Ruiz prête sa voix à la chanteuse Miss Acacia, personnage inspiré par la chanson éponyme extraite de l'album "Monsters in love", cinquième opus du groupe Dionysos sorti en 2005. Avec Jack et la mécanique du coeur, la Femme chocolat ne savait pas sur quel pied danser puisque le personnage de Miss Acacia n'est autre que son double fictif, Mathias Malzieu ayant puisé dans leur relation pour lui donner vie : "La seule indication que Mathias m'ait donnée pour le doublage, c'était "Sois toi-même". C'était sans doute l'exercice le plus difficile que j'aie dû affronter". La voix de la chanteuse avait déjà servi à doubler un personnage des deux volets du film d'animation Sammy, mais elle n'a pas vécu la même expérience : "Récemment, j'ai doublé une petite tortue dans un autre film d'animation, mais j'étais à l'aise car le personnage n'avait rien à voir avec moi et c'était donc un travail distancié."
Déjà réalisateur de trois clips du groupe Dionysos, "Neige", "Tais-toi mon coeur" et "Cloudman", Stéphane Berla poursuit sa collaboration avec Mathias Malzieu en co-réalisant ce film d'animation musical : "Concernant la réalisation du film, on est vraiment à 50/50, c'est autant son film que le mien. Il a été précieux pour toute la technique cinématographique car je ne connaissais pas forcément tous les outils à notre disposition. La valeur ajoutée de Stéphane est considérable : il me fait rebondir et il me permet d'être meilleur."
De l'acquisition des droits cinématographiques et musicaux en 2008 par Europacorp, la société de distribution de Luc Besson, à sa sortie en salles, il aura fallu attendre cinq ans pour que le projet de Mathias Malzieu prenne vie sur le grand écran.
Nicoletta Ceccoli, l'illustratrice du roman "La Mécanique du cœur", dont le film est adapté, est devenue la graphiste du premier long-métrage de Mathias Malzieu. Un changement de support qui n'a pas été facile à gérer puisque la conception des personnages en 2D et en 3D demande un travail différent : "L'étape la plus compliquée a consisté à passer des visuels de Nicoletta à la 3D car il fallait être attentif à ne pas perdre l'aspect poétique et à restituer l'émotion des graphismes en 2D", a déclaré le réalisateur.
Plusieurs artistes ont collaboré au disque "La Mécanique du coeur", sorte de bande-originale du roman dont il s'inspire. Parmi eux, Olivia Ruiz, Grand Corps Malade, Arthur H, Emily Loizeau et Jean Rochefort, qui prêtent chacun leur voix à un personnage du film d'animation. Sauf Alain Bashung, alors disparu au moment où le film d'animation s'est mis sur pied. La chanson qu'il avait interprétée en 2007, "La Panique Mécanique", a servi de base aux dialogues du personnage de Jack l'Eventreur. Comme le réalisateur souhaitait conserver sa voix, il a remplacé les dialogues par les paroles du chanteur : "Il incarne les peurs primales du protagoniste et intervient dans l'histoire comme s'il s'agissait d'une comédie musicale horrifique."
Jack et la mécanique du coeur est une oeuvre originale créée de toute pièce par Mathias Malzieu. Un univers métaphorique et rock'n'roll, qui joue sur les détails et les références. Et des références, l'artiste en a plus d'une dans son sac : Le Petit Prince, Pinocchio, les personnages de Fellini, le Freaks de Tod Browning, Edward Gorey ou encore la boîte à idées de Jean-Pierre Jeunet. Et à ceux qui rangeraient le créatif du côté de Tim Burton, lui déclare se sentir plus proche de Jim Jarmusch.
L'intrigue de Jack et la mécanique du cœur prend place à Edimbourg en Ecosse. Une ville visitée par le réalisateur il y a une quinzaine d'années : "L'ambiance de la vieille ville m'avait beaucoup touché par son côté "château de cartes" à la fois fragile et effrayant". C'est dans cette ville historique que va évoluer le personnage de Giant Jack, "une créature de la nuit, un genre de doux vampire."
Moustaches aiguisées, silhouette de plume, grain de folie... Mathias Malzieu a tout de suite vu en la personne de Jean Rochefort l'acteur idéal pour prêter sa voix au fantaisiste Georges Méliès. Inventeur d'une caméra révolutionnaire, il se liera d'amitié à Jack : "Il y avait une certaine ressemblance entre les deux : je ne saurais dire si c'est la moustache, le côté inventeur à la fois un peu dépressif mais aussi très ludique ou encore la capacité d'émerveillement toujours intacte indépendamment de l'âge."
L'actrice espagnole Rossy de Palma ne s'était jamais laissée prendre au jeu du doublage jusqu'à sa participation sur Jack et la mécanique du coeur : "Le son est un élément très mystérieux : on essaie l'apprivoiser mais il est rebelle. Parfois, une parole prononcée d'une manière ou d'une autre peut révéler des choses sur soi qu'on ne soupçonne même pas..." Célèbre pour son exubérance et son timbre chaud, l'actrice interprète le rôle de Luna, l'une des deux tantes espagnoles.