Depuis
une semaine, je vous l'annonçais : vous aviez déjà deviné
que la souscription démarrerait aujourd'hui. Il fallait bien une
date symbolique reliée à San Martín. Celle du 3 février m'a paru
tout à fait adéquate.
Mon
prochain livre, San Martín par lui-même et par ses contemporains,
paraîtra donc au début du mois de mai prochain. D'ici là, il est
vendu en souscription, à 20 € au lieu de 24,90 par les Editions du
Jasmin
En
384 pages, le volume rassemble un peu plus de 150 documents
historiques choisis parmi les écrits que j'ai consultés pour écrire
San Martín à rebours des conquistadors, biographie parue elle aussi
au Jasmin, en décembre 2012.
Ces
documents contemporains de la vie du général proviennent de sources
diverses, espagnoles, argentines, chiliennes, péruviennes,
britanniques, françaises et suisses (Vaud). Certains d'entre eux,
qui apportent des informations précieuses sur l'enfance de San
Martín et sur la fameuse rencontre de Guayaquil (avec Simón Bolívar), sont restés
jusqu'à ce jour inconnus en Argentine, comme j'ai pu le constater en
septembre lorsque j'ai eu l'honneur de présenter mes recherches aux
officiers du RGC dans les locaux de Palermo (voir mon article du 7 septembre 2013). Les textes sont présentés dans l'ordre
chronologique des événements et dans leur langue originale, avec
une traduction en français en vis-à-vis lorsqu'il s'agit d'espagnol
(1) et d'anglais (la page est monolingue pour les documents
francophones).
Jusqu'à
présent, les anthologies déjà publiées, toutes ailleurs qu'en
France, l'ont été en version monolingue (espagnol ou français)
(2). Et c'est dommage parce que les textes originaux ont une saveur
qu'une traduction ne peut qu'affaiblir. Les langues sont élégantes,
comme il était d'usage à la fin du XVIIIème
siècle et dans la première moitié du XIXème.
Tout rédacteur, sans être homme de plume de profession, cultivait
alors le beau verbe et la richesse du vocabulaire. Ainsi donc
j'espère satisfaire trois lecteurs à la fois : l'amateur
d'histoire, l'angliciste et l'hispaniste, tous distingués comme il
se doit (à quoi on peut ajouter le francisant, que le français soit
sa langue maternelle ou non). Et pour les lecteurs francophones qui
veulent s'en tenir à la langue de Molière, ils y trouveront eux
aussi leur compte, comme c'est déjà le cas dans Barrio de Tango
(Jasmin) et Deux cents ans après (Tarabuste Editions).
La
seconde idée qui m'habitait était de mêler aussi, comme on le fait
dans un roman épistolaire, plusieurs auteurs différents, pour
rendre cette perception en relief, avec ses contradictions et ses
niveaux variés, qui fut celle de nos ancêtres de l'époque
révolutionnaire : nous l'abordons par conséquent à travers
ses propres mots mais aussi à travers le regard de ceux qui
l'approchèrent de très près comme ses amis intimes Tomás Guido ou
Bernardo O'Higgins(3), de ceux qui travaillèrent à ses côtés
avec confiance et admiration, comme Guillermo Miller (ou William
Miller de son nom de naissance), un des premiers officiers péruviens, ou avec jalousie et acrimonie, comme
Lord Thomas Cochrane(4), de ceux qui le suivirent de loin (comme les
deux Gabriel, le journaliste Miéville et le marin Lafond, qui eut la chance de le connaître
personnellement plus tard à Paris et à Evry), de ceux qui
l'observèrent à l'œuvre pour le compte de gouvernements étrangers
comme le capitaine Basil Hall de la Royal Navy ou celui de leurs affaires comme le négociant Samuel Haigh...
Ainsi se dessine une biographie à plusieurs voix qui complète
l'esquisse tracée dans les 216 pages de San Martín, à rebours des
conquistadors, qui se veut une entrée en matière, pour faire
découvrir une existence dont nous ignorons tout en Europe (même
parfois et trop souvent en Espagne, où les révolutionnaires
indépendantistes ne sont les personnages les plus appréciés de
l'histoire, on se demande bien pourquoi !).
Bien
entendu, les documents relatifs aux festivités d'aujourd'hui, la
constitution du Régiment des Grenadiers à cheval, le combat de San
Lorenzo, les hommages rendus au capitaine Bermúdez et à Juan
Bautista Cabral (voir mon article de l'année dernière sur le
bicentenaire de sa mort) font partie du corpus de textes historiques
que j'ai intégrés au volume.
Quant
à la préface, nous avons fait très fort : nous l'avons
empruntée à l'un de nos plus flamboyants ministres de la culture
(français). Celui qui a inauguré la statue de San Martín, érigée
à Paris en juin 1960, au parc Montsouris. Vous la verrez sans
difficulté si vous prenez le tramway et descendez à Cité
Universitaire : elle regarde de l'autre côté du boulevard
Jourdan, vers le sud, vers la Maison de l'Argentine. Comment
pourrait-il en être autrement ? (5) Et André Malraux prononça
devant Arturo Frondizi (6), le Président argentin d'alors, un
panégyrique digne de Cicéron, comme il savait si bien le faire.
Pour
le reste, je vous ai donné un avant-goût de la variété de ces
archives avec cinq de mes articles de présentation de San Martín à
rebours des conquistadors, l'année dernière :
- Le
6 novembre 2012, avec ce rapport du Cabildo de Mendoza sur les
efforts déployés par son Gouverneur, le général José de San
Martín, pour donner à la Province de Cuyo toute sa vigueur dans le
combat pour la liberté et partant pour l'indépendance de la Patrie
- Le
16 novembre 2012, avec l'article triomphaliste publié par La Gaceta de Buenos Aires à la suite de la victoire de Chacabuco (12 février
2014 – qui sera notre prochain rendez-vous dans la série de mes
articles de présentation de cette nouvelle publication)
- Le
21 novembre 2012, avec cette analyse embarrassée de la situation en
Amérique australe par un journal libéral espagnol, El Diario
Constitucional de Barcelona, situé dans l'opposition à la
restauration obtuse du roi Fernando VII
- Le
28 novembre 2012, avec un entretien accordé par San Martín au capitaine anglais Basil Hall, quelques semaines avant la prise de
Lima (juillet 1821)
- Le
4 décembre 2012, avec une analyse dressée vingt ans plus tard par
le marin français Gabriel Lafond, devenu géographe et historien
après avoir bourlingué sur tous les océans de la planète tout au
long de la période révolutionnaire et napoléonienne – un gros
travail en plusieurs tomes qui fit un immense succès en librairie
dans toute l'Europe et le Nouveau Monde dans les dernières années
de la Monarchie de Juillet.
Bien
entendu, la matière est si abondante que je n'ai pas voulu inclure
ces textes dans San Martín par lui-même et par ses contemporains.
Ce serait trop bête de reprendre les mêmes écrits alors qu'un
historien n'a pas assez d'une vie de travail pour épuiser
l'amplitude des archives qui nous sont parvenues. Et pensez que des
pans entiers de la correspondance de San Martín et des archives
officielles, notamment du côté de Mendoza, ont été perdus du fait
de la guerre, de tremblements de terre andins ou de la destruction
volontaire opérée par des adversaires politiques !
Cliquez sur l'image pour la lire et le cas échéant l'imprimer
Prochain épisode : le 12 février, pour l'anniversaire d'une autre victoire et cette fois-ci, nous serons de l'autre côté des Andes, au Chili, à Chacabuco. Entre temps, j'aurai mis l'information sur mon site Internet et sur Viadeo.
* * *
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(1) L'espagnol est bien entendu la langue majoritaire dans ces 384 pages. Le français et l'anglais couvrent ensemble un quart du volume. (2) Mes recherches ne m'ont jamais permis d'identifier la moindre édition en anglais. Mais je n'ai pas poussé assez loin mes efforts dans cette direction pour vous jurer qu'il n'existe rien dans ce domaine. (3) Bernardo O'Higgins est le premier chef d'Etat du Chili définitivement indépendant (en 1817). (4) Lord Cochrane, qui passe au Chili pour le fondateur de la marine nationale, ne sut jamais s'entendre avec qui que ce soit, ni dans la vie militaire, ni dans la vie politique, à peine dans la vie sentimentale, et vous comprendrez vite pourquoi en le lisant. C'est édifiant. (5) Un grand merci à Marie Geffray, auteur de Malraux, un combattant sans frontières (Editions du Jasmin), qui m'a mise sur la piste de ce discours, un jour où nous partagions le stand de notre éditeur dans un salon du livre à Châtenay-Malabry. (6) Frondizi fut l'un des présidents radicaux renversés par un de ces coups d'Etat militaire que condamnait San Martín, alors que les putschistes ont toujours osé se réclamer de lui. Cet avocat a exercé la magistrature suprême de 1958 (premier président élu après le renversement de Perón) jusqu'en mars 1962, une année dont la sinistre situation politique inspira à Edmundo Rivero et Mario Battistela le tango Bronca (Barrio de Tango, p 165).