Ce n’est pas que j’aime le Super Bowl. (D’abord, je n’y comprends rien au football américain et reste toujours imperméable aux sports à la télévision) mais le Super Bowl chez mon ami Horst, à Manhattan, ça vaut le déplacement, je vous jure.
Horst est mon plus vieil ami à New York. Émigré d’Allemagne juste après la deuxième guerre mondiale, il a connu tous que New York avait de plus excitant dans ces années-là.
Tous les artistes les plus influents, toutes les bonnes femmes les plus sexy, toutes les drogues les plus dangereuses.
Et quand il invite tout ses amis pour le Super Bowl party, c’est tout ce qui reste encore vivant de cette génération qui rapplique. Des vieux poètes mariés avec des Éthiopiennes délicieuses, des veuves d’écrivains pas célèbres ou à peine, des homosexuels encore spectaculaires malgré leurs 80 printemps, des cinéastes imperturbablement fauchés…
Et le Horst,beau comme un officier prussien malgré ses 80 ans bien passés, nous cuisine des choucroutes que les Alsaciens les plus talentueux devraient en prendre de la graine, des chili con carne qui vous donnent des érections non dissimulables et remplit nos verres de Margaritas somptueuses toutes droites sorties des romans d’Hemingway.
Tous ces gens sont adorables et merveilleux malgré leurs rhumatismes, leur dos cassé et leur accent à couper au couteau.
Et je vous jure que de rouler une gamelle à une poétesse de 90 ans, issu du Congo belge, a quelque chose d’inoubliable. On en redemande et ça vous fait aimer le football américain.
Horst, you are the very best ! Long life my dear friend and hurray for last night Super Bowl !