La Leçon de Piano de Jane Campion

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Date de sortie :19 mai 1993

Réalisateur : Jane Campion
Avec : Holly Hunter, Harvey Keitel, Sam Neill
Genre : Drame, Romance
Nationalité : Néo-zélandais, Australien, Français
Durée : 2h10

Synopsis :

Au siècle dernier en Nouvelle-Zélande, Ada, mère d’une fillette de neuf ans, s’apprête à suivre son nouveau mari au fin fond du bush. Il accepte de transporter tous ses meubles à l’exception d’un piano qui échoue chez un voisin illettré. Ne pouvant supporter cette perte, Ada accepte le marché que lui propose ce dernier. Regagner son piano touche par touche en se soumettant à ses fantaisies. Palme d’or et prix d’interprétation féminine à Cannes en 1993.

Bande-annonce

Mon avis :

La Leçon de Piano est un film quasiment aussi vieux que moi et que je connais depuis de nombreuses années puisque je devais avoir 10 ans la première fois que je l’ai vu. Et si c’est un de mes films préférés encore aujourd’hui, c’est tout simplement parce qu’il a réussit à m’envoûter, à m’entraîner dans un monde de musique, de poésie et d’amour. Si certains le trouvent très long, pour ma part je le trouve parfait et je n’ai toujours pu qu’être admirative devant la performance d’Holly Hunter qui se doit de tout jouer avec son cœur et ses émotions. 

A chaque fois que je replonge dans l’univers si particulier de ce film, j’ai l’impression de replonger dans les grands yeux noirs d’Ada, dans toute sa mélancolie et sa tristesse où les seuls vestiges d’un grand amour déchu se trouvent être sa fille et son piano. Partir à l’autre bout du monde, se remarier, se confronter à la vie et au chantage d’un homme pour la passion d’un piano. Vivre au rythme des notes et d’une passion interdite, plonger en apnée dans un tourbillon de souvenirs. Pour tout cela ce film est magnifique : pour Ada et sa douleur qui se retrouve confrontée à la vie sauvage comme l’est sa propre vie, pour ce chantage dont naîtra la plus belle des choses, pour cette confrontation brutale et poétique de sentiments. 

Holly Hunter nous prouve ici qu’il n’y a pas besoin de mots pour s’exprimer. Certaines scènes sont brutales, comme les sentiments que cette histoire déchaînent. On a envie de pleurer, de prendre Ada dans nos bras pour lui dire que tout va bien se passer maintenant, de mettre des claques à Flora, cette fille qui se comporte comme une peste et ne se rend pas compte qu’elle blesse sa mère au plus profond d’elle-même. On a aussi envie de haïr Stewart, cet homme aigri qui croit que l’amour d’une femme peut s’acheter et qui ne comprend rien aux sentiments d’Ada, à sa douleur et qui commettra les pires horreurs au nom du sacro-saint "amour". Mais à côté de cela, il y a Baines : cet homme un peu rustre mais au grand coeur, cet homme qui ne demande qu’à être aimé et qui ne sait comment taire son amour pour la jeune femme. 

Rythmé par une BO au piano tout simplement somptueuse, ce film nous entraîne dans un océan de passion, dans un tourbillon d’émotions où peu à peu, le mutisme s’envole au gré des notes du cœur. Un film à voir et à revoir sans modération tant on ne peut pas s’en lasser, tant il y aurait à dire sur la beauté presque onirique de cette histoire. Holly Hunter est pour moi l’une des actrices qui a le plus mérité son Oscar avec sa prestation dans ce film qui est tout simplement incroyable et magnifique.

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