Philomena - Bande annonce VF
Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony." itemprop="description" />
Alors qu'elle était encore adolescente en 1952, Philomena Lee, jeune adolescente irlandaise, tombe enceinte. Elle est placée par sa famille dans un couvent. Après un accouchement dans des conditions atroces, elle doit travailler 7 jours sur 7 à la blanchisserie pour payer sa dette aux soeurs. Quand son fils atteint l'âge de trois ans, son fils lui est arraché pour être adopté par une famille américaine. 50 ans plus tars, alors que la douleur de cette séparation ne s'est jamais refermée, Philomena décide de partir à la recherche de son fils. Pour cela, elle va s'adjoindre les services de Martin Sixmith, ancien conseiller de Tony Blair au chômage après avoir créé un scandale et qui voit dans cette histoire un moyen de relancer sa carrière de journaliste.
Stephen Frears est probablement un des plus grands cinèastes actuels. Il alterne souvent grandes productions et films plus modestes dont le contenu est souvent plus engagé, plus social. Il va sans dire que cette deuxième catègorie a ma préférence. "Philomena" en fait partie.
L'histoire est vraie et avait fait grand bruit au Royaume-Uni au début de ce siècle quand le livre du vrai Martin Sixmith a été publié. "Philomena" se situe dans la lignée de "The Magdalena Sisters" de Peter Mullan, sorti en 2001. Il s'agit d'une charge exemplaire contre les pratiques de certains couvents irlandais. Certaines soeurs n'hésitaient pas à jouer avec la vie de leurs pensionnaires, au nom de la religion et de la foi et surtout de leurs intérêts économiques.
Mais en réalisateur subtil et intelligent, Peter Mullan ne s'attaque pas de front à la foi. Certes, Martin Sixmith est un incroyant, mais Philomena est croyante, et sa foi lui a aussi permis de survivre à toutes ses épreuves. Stephen Frears, à l'instar de son héroine, ne juge pas, il se contente de montrer, et c'est déjà bien assez accablant ainsi.
Mais au-delà de la question religieuse, il y a un autre sujet qui passionne le réalisateur, la différence de classe sociale entre Philomena et le journaliste. Celui-ci, on s'en doute, est plutot issu de la haute bourgeoisie, a fréquenté les grandes écoles anglaises (Oxford en l'occurrence) quand Philomena est elle d'un milieu modeste et vit avec sa fille dans un petit pavillon de banlieue. Les deux vont s'opposer, se chamailler en permanence, mais il est évident que Frears a un petit penchant pour la vieille dame, pour sa simplicité, pour sa capacité à être proche et à l'écoute des autres, ce que n'est pas capable de faire Martin Sixmith. Il dresse deux jolis portraits, très humains, magnifiquement campés par Judi Dench et Steve Coogan.
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