La corruption coûte chaque année près de 120 milliards d’euros à l’économie de l’Union européenne.
Ce rapport, le premier du genre, n’établit pas de classement entre pays européens en matière de corruption, mais relève les principales lacunes observées dans la lutte anti-corruption au niveau européen. En particulier, les contrôles internes portant sur les procédures au sein des administrations publiques sont insuffisants, et les règles relatives aux conflits d’intérêts varient d’un Etat à l’autre, de même que l’efficacité de la répression et des poursuites.
Le rapport déplore aussi que la plupart des Etats de l’Union européenne ne disposent pas de statistiques globales sur les délits de corruption, ce qui rend la comparaison et l’évaluation plus difficiles. Il souligne enfin que l’intégrité de la vie politique reste un problème dans de nombreux Etats membres : il n’est par exemple pas courant que des partis politiques ou des assemblées élues se dotent de code de conduite en matière de corruption, et ceux qui existent manquent souvent d’effets réels. Des lacunes importantes subsistent notamment en matière de financement des partis politiques.
Enfin, le secteur des marchés publics est particulièrement exposé à la corruption, note le rapport. Le chapitre sur la France insiste en particulier sur ce dernier point, ainsi que sur les risques de corruption dans les transactions commerciales internationales.
La Commission publie parallèlement un sondage Eurobaromètre qui montre que 76% des Européens pensent que la corruption est un phénomène très répandu. Ils sont 8% à affirmer avoir fait l’objet ou été témoin d’un acte de corruption au cours de l’année qui précède. En France, 68% des personnes interrogées estiment que la corruption est très répandue et 2% disent y avoir été confrontées au cours de l’année écoulée.