03 février 2014
Ce sera sans doute la dernière exposition dédiée à cet artiste aux talents infinis.
La majorité des œuvres et objets présentés seront bientôt dispersés, au terme d’une succession délicate. Le théâtre, la mode, la sculpture, la peinture, et surtout le cinéma auquel est consacré le troisième niveau de l’exposition nous rappellent les succès de cet ange blond, beau jusque dans ses derniers jours. Des objets personnels, des documents inédits, beaucoup de lettres, des extraits de ses carnets personnels, des photos de famille et partout, toujours, l’évocation de celui qui fut son pygmalion, son créateur et l’amour de sa vie : Jean Cocteau... Une figure du père absent qui délaissa sa mère, alors qu’il n’avait pas six ans.
C’est ainsi que l’on peut remarquer que l’écriture des deux hommes est presque semblable. Les dessins se ressemblent aussi, de même que les poteries qui occupèrent la dernière partie de la vie de créateur de l’artiste.
Les personnes de notre génération ont souvent de lui l’image stéréotypée attachée aux films d’aventure ou de cape et d’épée de leur enfance : « Fantômas », « Capitaine Fracasse », « Le Masque de Fer », « Le Bossu », etc... Moi, j’ai surtout en tête ses extraordinaires interprétations dans « L’éternel retour » avec Madeleine Sologne, « Les enfants terribles », « Les parents terribles », ou bien entendu « La Belle et la Bête » avec Josette Day et Myla Parély – qui jouait la sœur de la Belle – et que Jean Marais, en accord avec son mentor, a failli épouser. De plus, ma mère avait avec lui un lien particulier : comme ils étaient, elle et lui, nés le même mois de décembre 1913, lui le 11 et elle le 21, elle disait qu’il était son « jumeau ».
Moi, je suis encore tout étonnée de ses aptitudes à rendre beaux comme lui les arts qu’il abordait : on connaît ses talents de conteur pour enfants, de dessinateur et de céramiste mais moins celui de styliste masculin.
Sans oublier le fait qu’il fut un authentique héros de guerre, distingué par une citation à l’ordre de la Brigade dans la IIème DB - il s’était engagé en septembre 1944 - , et un athlète casse-cou qui réalisait lui-même toutes ses cascades.
Jean Marais : L’histoire d’une vie » exposition à Éléphant Paname, 10 rue Volney (fermé le lundi) - jusqu’au 16 mars, 9 €.