Ce weekend avait lieu le 41e Festival international de la Bande dessinée d’Angoulême, et, habitant sur place, je me devais ne serais-ce que d'y faire un tour, même si les grandes regroupements de gens ne sont pas forcément ce que j'aime le plus. Mais quel meilleur endroit pour s'approvisionner en bande-dessinées de tout genre, découvrir des choses que l'on a peut l'occasion de voir dans les librairies ou même sur internet. Le festival est immense, et se déroule sur quatre jours à travers tout le centre ville d'Angoulême, disposé en nombreux pôles ayant chacun leur spécialité. On retrouve ainsi Little Asia, spécialisé dans la bande-dessinée asiatique (manga, manhwa et autres !), le pavillon Jeunes Talents où sont exposés les artistes de demain ou encore l'espace Polar SNCF au concept très novateur.
Mais si le FIBD vend du rêve sur le papier, en pratique, ce n'est pas toujours évident. Mon première reproche est que les organisateurs du festival semblent terriblement pris de court par la popularité de l'évènement. Les structures ne sont clairement pas prévues pour accueillir la foule qui s'y présente, et cela rend le tout assez laborieux. Heureusement, certains pavillons réservés aux possesseurs de billets sont moins envahis, mais tout de même ... Ce qui était imaginé comme une plongée fantastique au cœur de la bande-dessinée se transforme en milieu d'après midi comme un combat pour garder la tête hors de l'eau face à la marée de visiteurs venus des quatre coins de l'Europe - et d'ailleurs ! A mes yeux, chaque pavillon est bien trop petit, doté de couloirs trop étroits, et lorsqu'une zone est dédiée à des dédicaces, on peut être sûr que, tel une onde de choc, cela va se répercuter sur les vingt mètres alentour. Quand comme moi on a ni l'envie, ni la patience d'attendre pour une dédicace, c'est une galère pas possible pour simplement circuler. J'imagine qu'il y a des limitations techniques à ce genre d'évènements, mais il y a énormément d'espace non utilisé qui aurait pu rendre le tout bien plus fluide !
A côté de ça, j'ai eut l'occasion de visiter la grande majorité des pavillons, avec plus ou moins de joie. Little Asia était probablement la plus grosse déception car était clairement ciblée vers le public adolescent et tentait de recréer une mini-Japan Expo sur une dizaine de mètres carrés. L'accent était mis sur les goodies et les grands succès manga. Il y avait cependant une partie réservée au manhwa coréen, ce qui est une très bonne chose. Malheureusement, même si certains livres étaient graphiquement remarquables, la totalité des œuvres étaient écrites en coréen, ce qui limite carrément l'attrait des amateurs de manga classique et ne donnent pas vraiment envie d'être achetés, surtout lorsqu'on peut trouver autre chose d'aussi beau mais qu'on pourra lire cette fois. L'espace Polar SNCF était à l'opposé un pur délice puisque le concept du pavillon est tout à fait différent du reste du festival. Au lieu de couloirs de stands embouteillés, c'est un grand espace remplis de petites tables et de poufs, le tout agrémentés d'une multitude de bande-dessinées orienté Polar à lire gratuitement. Il suffit d'entrer, de s'installer confortablement et de feuilleter jusqu'à être lassé. Cela permet de découvrir des œuvres méconnues dans un contexte vraiment agréable et d'en profiter d'avantage que lorsqu'on est plaqué contre des étagères pour laisser passer le flot de gens. Le pavillon Jeunes Talents était clairement le plus créatif et j'ai pu y voir des histoires et des styles graphiques tout à fait originaux et marginaux. L'exposition des dessins de Marion Fayolle était impressionnante, tout à fait surréaliste et assez touchante. J'ai également eut l'occasion d'assister à une conférence sur l'auto-édition en compagnie de plusieurs auteurs de bande-dessinée qui ont partagé leur expérience et leurs conseils sur le sujet.
Après avoir vadrouillé et exploré la plupart des autres pavillons, je me suis rendu avec un ami à l'Espace Franquin pour assister à une projection de trois épisodes de "Super-héros, l'éternel combat", retraçant l'histoire des comic books américain depuis la naissance de Superman, le premier super-héros, jusqu'à notre époque et le nouvel âge des comics. Même si je connaissais pas mal de choses concernant les comics et leur histoire, j'ai tout de même appris des anecdotes sympathiques. Ces épisodes documentaires étaient vraiment bien construits, bourré d'humour mais aussi d'émotion, et riches en explications. On en ressort avec l'impression d'avoir appris quelque chose, c'est donc que c'est une réussite !
Le FIBD et surtout le fait que j'habite à Angoulême m'a un peu poussé à acheter des livres. Peut être trop d'ailleurs, puisque ces achats vont faire un sacré trou dans mon compte en banque ! Mais peu importe, je n'allais pas me refuser ce plaisir. J'ai donc craqué pour une flopée de comics, certains que j'ai découvert sur place, d'autres qui me faisaient de l’œil depuis plusieurs mois déjà. J'en ai profité pour acheter la suite de séries que j'avais déjà prévu de prendre également. La liste ci-dessous pour les curieux. Et pour couronner le tout, j'ai fait la folie de me payer une immense affiche de Blacksad, qui partira chez l'encadreur dès que j'aurais l'argent de côté !Goggles, de Tetsuya Toyoda, aux Editions LatitudesSouth Central Stories, de Neyef, dans la collection Doggy Bags aux Editions Ankama (Label 619)Freaks' Squeele Rouge T-2, de Maudoux et Sourya, aux Editions Ankama (Label 619)Saga T-1, de Brian K. Vaughan et Fiona Staples, aux Editions Urban Comics (Indies)Neonomicon, de Alan Moore et Jacen Burrows, aux Editions Urban Comics (Indies)Fables T-1 Légendes en Exil, de Bill Willingham et Lan Medina, aux Editions Urban Comics (Vertigo)Punk Rock Jesus, de Sean Murphy, aux Editions Urban Comics (Vertigo) ← et ce chef d’œuvre !