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Blue Jasmine

Publié le 03 février 2014 par Dukefleed
Blue JasmineBlues et chocs culturels très appuyés
Woody Allen pour son déjà 47ème long métrage livre à travers Jasmine un portrait de femme agaçante, cynique, torturée, déboussolée sans pitié. Qui est Jasmine ? Une bourgeoise de « la haute » voire même très haute société. Son mariage avec un homme d’affaire fortuné a volé en éclat. Sans un kopeck, elle décide de se faire héberger à l’autre bout des Etats-Unis par sa prolo de sœur qu’elle ignorait totalement du temps de sa réussite. Va-t-elle parvenir à remettre sa vie sur les rails ?Le film s’ouvre sur un long monologue, ou pas, dans un aéroport ; très drôle mais aussi pathétique, cette scène donne le la sur Jasmine. Personnage égocentré, peu affable, superficiel ; on pressent déjà un fort potentiel comique de Jasmine à son insu ; mais pour la compassion, on sent que çà risque d’être compliqué. Dans cette scène, Woody Allen dégaine aussi des dialogues (ou un monologue plutôt) dont il a le secret ; efficace, le rire est plutôt noir, mais on aime çà chez lui. Woody est aussi un metteur en scène de talent. Ici, son génie s’exprime dans le talent qu’il met en œuvre pour orchestrer une savante construction entre passé et présent. Les flashbacks sont toujours très inspirés et superbement amenés.Cette fameuse première scène pose le décor d’une comédie amère dont Allen a le secret. Ensuite, il va essayer progressivement de transformer ce film en drame psychologique et social. Mais comment passer de la distance du rire à l’identification et à l’empathie ? Et c’est bien là, l’écueil de ce film ; à mi parcours, l’intrigue ne prend plus. On démarre en effet sur de la comédie de boulevard avec une opposition caricatural digne d’une sitcom entre les manières hautaines de Jasmine et la vulgarité des prolos qui l’accueillent. Facilités scénaristiques et caricatures bon ton s’accumulent mais vu l’écriture çà reste drôle. Dans le passage au mélo, on conserve les mêmes recettes et là on a envie de dire : « Mais Woody que fais-tu ? ». Tout çà pour dire que la transition entre les deux facettes du film est raté.Néanmoins, « Blue Jasmine » est un film plaisant qui tranche avec certains opus Alleniens récents médiocres mais on n’est pas en présence d’un grand Allen. A mon sens depuis le magistral « Match Point », il enchaine des médiocrités et quelques films moyens dont seul « Wathever works » sortait du lot. Notons aussi un beau numéro de funambule entre comédie et mélo de Cate Blanchett en bourgeoise persuadée d’appartenir de droit divin aux plus hautes sphères de son écosystème.Pour les adeptes de Woody Allen, vous ne serez pas déçus ; les fondamentaux de son œuvre sont présents.
Sorti en 2013

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