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"Est-il pire de ne pas avoir de principes, ou d'avoir des principes qu'on n'est pas à même de défendre ?" (p. 211)
L'auteure :
L'histoire :
Quand Honor Bright se décide à franchir l'Atlantique pour accompagner, au cœur de l'Ohio, sa sœur promise à un Anglais fraîchement
émigré, elle pense pouvoir recréer auprès d'une nouvelle communauté le calme de son existence de jeune quaker : broderie, prière, silence. Mais l'Amérique de 1850 est aussi périlleuse
qu'enchanteresse ; rien dans cette terre ne résonne pour elle d'un écho familier. Sa sœur emportée par la fièvre jaune à peine le pied posé sur le sol américain, Honor se retrouve seule sur les
routes accidentées du Nouveau Monde. Très vite, elle fait la connaissance de personnages hauts en couleur. Parmi eux, Donovan, «chasseur d'esclaves», homme brutal et sans scrupules qui, pourtant,
ébranle les plus profonds de ses sentiments. Mais Honor se méfie des voies divergentes. En épousant un jeune fermier quaker, elle croit avoir fait un choix raisonnable. Jusqu'au jour où elle
découvre l'existence d'un «chemin de fer clandestin», réseau de routes secrètes tracées par les esclaves pour rejoindre les terres libres du Canada.
Portrait intime de l'éclosion d'une jeune femme, témoignage précieux sur les habitudes de deux communautés méconnues – les quakers et les esclaves en fuite –, La Dernière Fugitive
confirme la maîtrise romanesque de l'auteur du best-seller La Jeune Fille à la perle. (Source : Editeur)
Ce que j'ai aimé :
Quel souffle romanesque dans ce roman ! Une fois la première ligne lue, impossible de se détacher du destin de la jeune Honor, qu'on accompagnera le coeur battant jusqu'à la dernière page !
1850, la jeune femme embarque pour l'Amérique aux côtés de sa soeur, pour fuir un amour contrarié et écrire les fondements d'une autre histoire, ailleurs. Seulement le futur qui lui tendait les bras va connaitre quelques vicissitudes en chemin, et la jeune quaker devra s'adappter au changement survenu. Livrée à elle-même, la jeune Honor rencontre Belle, une jeune femme qui deviendra son ami, mais surtout, elle croise la route de Donovan, le frère de Belle, chasseur d'esclaves qui ne laissera pas la jeune femme indifférente !
Tracy Chevalier va souvent là où on ne l'attend pas : elle plante le décor, présente ses personnages, le lecteur pense alors vois les ficelles de l'intrigue à venir, mais non, l'auteure nous étonne alors par la psychologie affinée des personnages, qui ne tombent pas dans le piège de la facilité et se densifient au fil des pages.
Son roman a aussi 'avantage de se présenter sur un arrière-fond historique documenté : La jeune Honor appartient à la société religieuse des amis , ou quakers, communauté religieuse fondée en Angleterre au XVIIème siècle. A la recherche de la "lumière intérieure", ce sont des personnes droites et morales, qui devront ici faire des choix qui ne seront pas forcément en adéquation avec leurs principes. Ils furent parmi les premiers à s'opposer à l'esclavage.
Car la jeune Honor va se trouver sur le chemin de fer clandestin emprunté par les esclaves en fuite pour se rendre au Canada. Traqués par les chasseurs d'eclaves comme Donovan, ils doivent compter sur des appuis dans la région pour espérer passer entre les mailles du filet. Honor devra faire des choix qui bouleverseront sa vie...
Un des romans de l'auteure les plus réussis, à découvrir sans hésiter !
Ce que j'ai moins aimé :
Un peu éducoré sur les esclaves et le sort qui leur est réservé.
Premières phrases :
"Elle ne pouvait pas revenir en arrière. Quand Honor Bright avait brusquement annoncé à sa famille qu'ele allait accompagner sa soeur Grace en Amérique - quand elle avait trié ses objets personels, ne gardant que le nécessaire, quand elle avait fait don de tous ses patchworks, quand elle avait dit au revoir à ses onlces, et tantes, et embrassé ses cousins et cousines et ses neveux et nièces, quand elle était montée dans le coche qui allait les arracher à Bridport, quand Grace et elle s'étaient donné le bras pour gravir la passerelle du bateau à Bristol -, tous ces gestes, elle les avait effectués en se disant en son for intérieur : Je pourrai toujours revenir. Sous cette pensée, toutefois, était tapi le soupçon que dès que ses pieds auraient quitté le s ol anglais, sa vie serait irrévocablement transformée."
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Du même auteur : Prodigieuses créatures de Tracy CHEVALIER
D'autres avis :
Télérama ;Les 8 plumes; Jostein ;Dominique ;Véronique ; Claudia Lucia
La dernière fugitive, Tracy Chevalier, traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff, Quai Voltaire, 2013, 373 p., 22 euros