Elle revendique son appartenance à sa région d'origine tout en raillant ses congénères : les bols ont fait beaucoup de mal à la Bretagne !
Elle justifie son propos en nous informant (au cas où on ne le saurait pas) que c'est l'alcool que l'on boit dedans qui pose problème. A tel point qu'elle raille qu'un breton qui a cassé son bol est un alcoolique anonyme.
Gare à vous, bretons, si elle vous repère dans la salle. L'artiste n'a pas peur d'y aller "un peu fort". Si elle les insulte, c'est parce qu'ils aiment çà. Et puis faites gaffe, vous qui êtes nés outre armorique, parce que vous n'êtes pas davantage à l'abri des vagues. Vous en prendrez pour votre grade, comme le parisien Guy Carlier ou le normand Michel Drücker.
Elle nous prévient dès le début de son one-woman-show, elle apprécie la vulgarité et s'exprimera sans détour.
Sa mèche blanche interroge. La réponse ne se fait pas attendre. C'est un vitiligo, une dermatose acquise, due à la disparition des mélanocytes, consécutive probablement à un stress. Cette beauté là est définitive et naturelle.
Rien à voir avec une opération de relooking extrême qu'elle va mimer avec force mimiques irrésistibles. C'est une spécialiste du "tunning humain".
Difficile quand même de démêler le vrai du faux. Est-elle vraiment à moitié somalienne comme elle le prétend ? Ses propos sont toujours en demi-teintes, avec un sens de la formule qui fait mouche. On l'approuve quand elle conclut que c'est plus classe de s'affirmer écolo que de laisser paraitre sa radinerie.
Elle attaque sur tous les fronts, le breton en premier lieu et ses parodies de Plus Breiz la vie sont savoureuses.
La bande-son est un hommage à un groupe breton, on s'en serait douté. Armorica chante en français et leurs chants sont très beaux : Bredouille, Du poisson et Mourir comme un pêcheur sont mélodiques, parfois mélancoliques.
Le décor évoque tous les clichés bretons. Il tient astucieusement dans un carton. Frédérique est parée pour aller jouer partout. Elle sera l'été prochain au festival d'Avignon.
En attendant elle campe à Paris, comme tous ces bretons qui ont investi la capitale.Elle déroule son drapeau, hélas seulement un seul soir par semaine, le mardi, à 19 heures, à la Comédie des Trois Bornes. La scène est libre pour une autre bretonne, Marine Baousson, bien décidée à faire crépiter la soirée. Je vous en parlerai dans quelques jours.Frédérique Quelven dans Complètement à l'Ouest
A la Comédie-des-trois-Bornes à 19 h les mardis
jusqu'au 1er avril 2014 (et peut-être au-delà)
32 rue des Trois Bornes
75011 PARIS