Mutual Benefit - Love's Crushing diamond (E.P)
Ca commence comme une chute où l’on vous prend par la main. Comme le bâillement d’instruments qui se réveillent doucement, qui se cherchent, s’harmonisent. Puis une voix fragile, délicate, se pelotonne juste à temps dans ce petit torrent qui s’ouvre. Strong River pose les bases d’un univers rétro propice à l’hibernation ou au réveil (tout dépend de quel côté on dort) puis un réveil doré (Golden Wake) que n’aurait pas renié Youth Lagoon. Quand on entend parfois la débauche d’effets débouchant sur un pet de nonne, la surenchère qui cache un vide abyssal, on remercie Mutual Benefit d’offrir à nos oreilles une cure de mélodies limpides, d’harmonies évidentes de grâce.
Mené d’une main de dentellière par Jordan Lee, Love’s Crushing Diamond fait parfois penser aux jolis bricolages de Beach House, à cette qualité commune de sucrer les notes sans verser dans le sirupeux. On pense aussi (sur Statue of a man en particulier) au talent d’écriture des grands espaces intimes d’un Radical Face. En fait si les accointances sont multiples (Owen Pallet, King Creosote, Elliot Smith, excusez du peu…) Mutual Benefit avec seulement sept titres se hisse au panthéon de tous ces ciseleurs de chansons aériennes, de ceux qui ont compris et fait leur ce credo simple mais si difficile à atteindre : Less is More. Et Love’s Crushing Diamond pourrait en être la définition. Sublime et émouvante.
Golden Wake :