Viviane Hamy, 12 septembre 2013, 232 pages
Résumé de l'éditeur :
25 avril 1974. Au Portugal, c'est la Révolution des oeillets. Tombe la dictature de Salazar, surgit la démocratie. Ce même jour, dans un petit village isolé au centre du pays, Celestino, armé de son fusil, disparaît...
Quand on le retrouve, il est mort. Débarqué il y a plus de quarante ans dans cette zone rurale, comme sorti de nulle part, il s'était bien intégré mais demeurait auréolé de mystère. Le lecteur fasciné décrypte au fil des pages l'histoire de l'étrange bonhomme en même temps que celle de la famille de son ami, le docteur Augusto Mendes, et cela sur trois générations profondément marquées par le salazarisme et les guerres coloniales. Chacune des figures qui hantent ce roman étourdi de musique et de violence apprend irrésistiblement que les secrets et les mystères du passé traversent le temps...
Qu'est-il arrivé à Celestino ? Pourquoi et comment la rencontre de la petite et de la grande histoire fait-elle émerger un passé enfoui dont les répercussions résonnent comme le destin ?
Mon avis :
J'ai d'abord cru qu'il s'agissait de nouvelles sans rapport entre elles sur les trois premiers chapitres. Et puis non, les liens se tissent, peu à peu, entre les personnages. Le lecteur est mis à contribution, fortement.
Des liens pas toujours évidents, l'auteur nous baladant d'un personnage à l'autre au gré des chapîtres qui défilent.
C'est ce qui m'a gêné : qu'il n'y ait pas de réel fil conducteur entre les histoires de vies, pas d'explications sur les attitudes de chacun.
En revanche, j'ai beaucoup aimé la partie sur le tableau de Bruegel dont une jeune fille peint un détail. J'ai senti, dans ces pages, une vraie émotion.
Bon, la révélation partielle, dans les toutes dernières pages du roman, sur le titre ne m'a pas convaincu et n'a rien éclairé du tout.
Un roman-puzzle tant dans la forme que dans le fond, l'auteur partant sur plusieurs personnages et pistes sans les exploiter jusqu'au bout, et s'essayant à divers styles au cours des pages.
J'en déduis que la littérature ibérique m'est quelque peu hermétique.
L'image que je retiendrai :
Celle du détail du tableau de Bruegel, une jeune fille à qui il manque une jambe, avec un bandeau bleu. Une vraie émotion artistique.