Ouïe-Rire

Par Jperino @Jonoripe

En triant mes fichiers, je retrouve une esquisse de manifeste pour l'Ouie-Rire, un club chic très fermé et ambitieux créé naguère avec deux compères. Ambition secrète : créer des papous dans les têtes. C'était en 2005, cette note en témoigne.

Manifeste: L’Ouïe-Rire se propose de réunir à Genève une bande de lurons et luronnes qui ont envie de se marrer le dernier jeudi de chaque mois. Le mode de fonctionnement est celui de l’auberge espagnole. Une auberge dans laquelle l’aubergiste présente sans chichi un écrivain comique et son œuvre, histoire de créer l’ambiance. Ensuite, tous le monde s'y colle.

Deux questions se posent :

·   L’ouï-rire est t’il un OuRiPo ?

·   Ou bien ?

Mais qu'est-ce qu'un Ouripo ? 

C'est un OUvroir de RIgolades¹ POtentielles

Comme le célèbre Oulipo avant lui, l’Ouripo se proposerait d’utiliser toutes méthodes systématiques et scientifiques pour engendrer des bons mots, des textes amusants (hilarants si possible), des traits, des boutades, des calembours et toutes autres sortes de saillies².

¹.Rigolades fait moins sérieux que rires. Divertissements ou distraction eussent donné OuDiPo, trop gras. Récréation, ou réjouissances donneraient OuRePo, pas assez nerveux. Esprit, un brin prétentieux donnerait OuEsPo, le cri des fêtards égarés. On pourrait faire Larigo – Laboratoire des Rigolades… mais OuRiPo est bien, non ? Ou Bien ?

 ²…engendrer des saillies, il faudra que j’en parle à mon cheval. 

A ce propos, doit on toujours s’en tenir aux recettes connues pour produire de bonnes saillies ? Les partisans de l’immobilisme (et de la reproduction équine) vous diront que oui. Leur conviction ne s’appuie pas tant sur une réflexion raisonnée que sur la force de l’habitude et sur l’impressionnante séries de chefs-d’œuvre (et hélas d’œuvre moins chefs) produit par de grands anciens, dont Pierre Dac, Coluche ou Desproges ne sont que les derniers avatars, qui tous utilisaient les contraintes fixées par le bon goût ou encore la durée des spectacles comme par exemple la minute de monsieur Cyclopède accordées avant chaque journal télévisé.

A l’heure d’Internet, l’humanité doit-elle se contenter des jeux de mots antiques ou se concentrer sur des pensers nouveaux ou encore des dépenses nouvelles ? Nous ne le croyons pas... bien au contraire.