Un concert intimiste à Haren, riante entité bruxelloise devant, dans un avenir proche, accueillir un établissement pénitentiaire flambant neuf!
Pas de Willy à Toogenblik ce soir, la table de mix est à l'abandon, vers 21h10', Lukske prononce son discours électoral au goût de bouillabaisse pour introduire les copains de longue date: Derek et Yves Meersschaert.
Le duo, qui fête 20 ans de collaboration artistique, vient d'entamer une tournée ( jubileumtour) qui les verra traverser la Belgique entière, avec quelques escales en Wallonie ( le Spirit de Verviers, Soignies, Couvin, Houffalize).
Pas question de retracer l'historique de ces complices, tu les as déjà croisés maintes fois, pour Derek la dernière rencontre date du Music Village avec Rony Verbiest (en octobre dernier), pour Yves, il faut remonter à août 2012, Vilvorde, avec Le Grand Bateau!
Derek et Yves ne sont pas vraiment des singer/songwriters dans le sens accepté par la majorité, vaut mieux les classer sur l'étagère 'chansonniers', avec un répertoire trilingue: Dutch, anglais und Frans!( tu remarques que nous on omet la majuscule).
Yves, (pourquoi tu boîtes? Ligaments déchirés en tapant dans un ballon), au piano, Derek à l'acoustique et au chant, 'Nightnurse' en blouse blanche et petit bonnet, une ballade érotique.
'The road that swings' et pas 'The rope that swings' comme l'avait suggéré ce journaliste bourré qui nous a vus à Asse, un swing nonchalant comme savait si bien les jouer JJ Cale.
Rien de tel que de tomber dans les bras de 'Morphée' et de rêver en trois langues!
Tu passes allègrement de Zjef Vanuytsel, à André Bialek, pour finir ce titre cabaret en idiome Shakespearien au goût de Bourbon et à l'accent Tom Waits.
Yves a écrit la valse mélancolique 'C'est dingue' en 1999, et la bluette bucolique, sautillante et dilettante 'Parbleu', malgré son titre, est verte.
Aucune explication, on ajoutera toutefois qu'il n'était pas question de langage cru et Wouter Van Besien n'était pas dans la salle!
Des tonalités jazzy fleurissent durant l'interprétation de 'I want that boy back', décoré d'une séduisante digression d'Yves dont l'orgue sonnait comme un Hammond tapoté par Jimmy Smith.
Toogenblik, amour est un verbe, il a 69 synonymes au moins, 'Oui, je t'aime' = je te consume, je te câline, je t'invente...je te déshabille, je te sauve...non, pas je t'emmerde, carte rouge!
Un final excité!
Direction le Brésil, sans chaussures de foot, 'We're all victims of our own perception', un touriste à Sao Paulo lisant du Hemingway sur fond sonore exotique.
'Cry rivers' du Paolo Conte uit Vlaanderen, si Paolo chante 'Come di', Derek fredonne comedy, comedy, capers...
A première vue Derek ne fait pas partie des 30% d'électeurs votant De Wever, une ode à la Belgique ' Non, non, non'...laissez donc le noir, jaune et rouge unis!
Merci, Derek!
Yves?
Ja?
'Prends-moi'
Ici, devant tout le monde, t'es Derek, pas Bo Derek!
Une dernière, au galop, avant la pause, 'Disguise', dans la veine Leon Redbone!
Set 2
'Mind traveller' datant de l'époque Derek en Vis , la truite, c'est Yves, un titre joué par un beau jour dans un repaire punk à Prague, on était à court d'épingles à nourrice, notre coiffeur ne connaissait pas la coupe Mohican, pour ne pas se
faire jeter, on a joué torse nu, du punk rock en mode road ballad.Un petit ragtime, 'Coucou', suivi de 'Bloodstain', no mike et effets de theremin pour ce blues sanguin.
Changement de cap avec la romance sentimentale 'Ik wil nog wel met jou' et son orgue à la André Brasseur, avant une escapade Jacques Dutronc.
Accélération soudaine, 'Onder stroom', du pop rock musclé, puis un morceau de l'album 'The Waiting Room', la valse 'Wonderful rainy day'.
Haren, à vous, un singalong ensoleillé et optimiste, 'Si je voulais bien'.
When Derek goes Michel Fugain!
Retour dans les boîtes enfumées où on te sert du whisky frelaté, où le rouge-à-lèvres des madames, vers les 3 plombes du mat, leur donne un air de clown triste, Derek excelle
dans cet univers Ben Sidran/ Tom Waits.Title?
Le feuillet mentionnait 'Handy', pas retrouvé ce titre dans le catalogue des Trois Suisses!
Le duo enchaîne sur le sensible 'Zusje', chanté tout en retenue.
Et maintenant pour terminer le voyage, een dansliedje pour maman, 90 balais, ' Simona'.
Le rituel à Toogenblik exige le retour de Lukske avant les bis.
Tradition respectée!
Pour Bugs Bunny, Roger Rabbit et Hugh Hefner la rengaine aux senteurs variété 'Petit Lapin'... non pas à la gueuze, Jef!
Un final Bugs Boogie avant d'oser ' Vesoul' de Jacques Brel.
Un dernier intermède swing d'Yves Meersschaert, une dernière Maes, avant d'aller saluer Hortense dans le Cantal!
Chauffe, Marcel, chauffe...