© Emmanuelle (Histoires de voir)
"Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film". Difficile de contredire cette célèbre phrase d’Alfred Hitchcock à l’heure où même les premiers rôles des séries télévisées font tomber le masque et mutent en véritables anti-héros. Entre Dexter, Dr House ou encore Breaking Bad, la perfidie n’a jamais fait autant vendre qu’aujourd’hui, savant dosage de fantasme et d’effet miroir à nos propres écarts. Autant dire que ce cocktail détonant et "bankable" dépasse le simple effet de mode, témoignant de la fascination que le méchant suscite, aussi diverses que soient les formes qu’il revêt. Sous la direction de Christophe Regina et Lucien Faggion, le récemment sorti Dictionnaire de la méchanceté aux éditions Max Milo met en scène les portraits des plus grandes figures du Mal, où personnages fictifs et réels se disputent la vedette à travers le regard de 80 spécialistes en sciences humaines. De Barbe Bleue à Dark Vador et en passant par Marie-Antoinette, difficile définir avec exactitude le concept même de "méchanceté", tant ses nombreuses nuances reflètent des constructions propres à l’imaginaire collectif qui l’a engendré.
"Il y a de méchantes qualités qui font de grands talents". François de La Rochefoucauld
Je profite de ce billet pour remercier la talentueuse Emmanuelle (Histoires de voir), dont le tracé délicat donne le ton pour la deuxième fois déjà à l’un de mes posts. N’hésitez-pas à faire un tour sur son blog, qui vaut bien plus qu’un bref coup d’oeil !