François Cavanna, dit "Cavanna", est mort le 29 janvier 2014. Il avait 90 ans. Retour sur le parcours d'un journaliste irrévérencieux, également dessinateur, romancier, et auteur de près de 60 livres, qui a marqué des générations de lecteurs.
Cavanna, vous savez, François Cavanna, celui qu'on pouvait de loin prendre pour un rigolo, ou pour un fort en gueule (parce qu'il en avait une, de gueule, avec ses belles moustaches gauloises, et qu'il hésitait rarement à l'ouvrir). Alors qu'il était avant tout un surdoué, doublé d'un increvable bosseur.
Il était né le 22 février 1923 à Nogent-sur-Marne. Il avait fait le STO en Allemagne, où il avait «claqué la dalle» et perdu une oreille. Il avait fondé «Hara-Kiri» puis «Charlie Hebdo». Il était un monument national, en somme.
Pour nous, il était surtout un écrivain, et un vrai: celui des «Ritals» (que j'ai lu en 1978) et des «Russkoffs»; celui aussi de «Lune de Miel», ce chef-d'oeuvre où, début 2011, il revenait sur l'ensemble de son parcours, se souvenait de ses baignades de gamin dans la Marne, racontait les humiliantes convocations de son père au «service des travailleurs étrangers» de la Préfecture de police, et réglait ses comptes avec sa maladie de Parkinson, cette «salope infâme».
Cavanna aurait eu 91 ans le mois prochain. Reste sa gloire. (extraits du Nouvel Observateur)
Citations de Cavanna 1923-2014
"La vie est un lent processus de mort, un tapis roulant qui vous arrache, à chaque mètre, un peu de votre jeunesse, c'est à dire de votre vie, pour, tout au bout, vous déverser dans la décharge définitive".
La liberté consiste à faire tout ce que permet la longueur de la chaîne."
François Morel dit adieu à Cavanna dans son billet du vendredi. A écouter