[Critique] Moi, Jardinier citadin

Publié le 31 janvier 2014 par Alexandres

Après Seediq Bale, pour lequel je n’ai pas eu de coup de coeur, Akata a sorti le 23 janvier dernier sa deuxième série en tant qu’éditeur indépendant, Moi, Jardinier citadin. J’ai tout de suite été attiré par sa thématique (comme je l’explique dans mon article) ainsi que ses dessins somptueux. Ce Manhua en deux tomes, ressemble-t-il plus à un manuel sur la culture d’un potager ou à une véritable BD ? La vérité se trouve entre les deux.

L’histoire
Min-ho CHOI, dessinateur de BD prometteur, ne se retrouve plus dans le système. Depuis quelques années, il vivote en travaillant pour différents studios d’animation, mais il a bien du mal à prendre du plaisir dans la production de masse. Suite à son mariage, il décide de quitter Séoul, et emménage alors à Uijeongbu, une plus petite ville au nord de la capitale et en bordure de montagne. C’est là que, après démissionné, il décide de se consacrer à sa nouvelle vie, entre jardinage et dessins.

Mon Avis
Dès les premières pages on nous met directement dans l’ambiance, avec une longue préface, très intéressante de François Rouillay (Co-fondateur du mouvement Incroyables Commestible), puis de Sang-kuk Lee Président de l’organisation coréenne pour agriculture durable et pour finir de Min-ho Choi l’auteur de ce Manhua autobiographique.

Ce qui qu’il y a de plaisant dans la lecteure de Moi, Jardinier citadin, c’est à la fois l’aspect reposant et tranquille qu’il dégage. L’auteur nous fait tourner les pages au fil de chaque saison et chaque saison apporte son lot d’evenements. Préparer la terre, les premières pousses, la dégustation de sa récolte, les affres d’une tempete, le rôle des insectes, la force de la nature à s’auto-purifier et l’importance de cultiver sans pesticide. Toutes ces petites choses que nos arrières grand-parents (voir nos grands parents) ont connu mais qu’on à tous plus ou moins oublié au profit d’une société de consommation, fade et triste.

Min-ho Choi nous fait (re)découvrir tous ces petits rien qui ont une importance capitale à travers la culture de son potager. Faire confiance à la nature, nouer des relations humaines simple et forte avec comme fil conducteur: La Terre nourriciere. Grâce à des dessins incroyablement beaux et colorés, à un humour omniprésent et leger, vous passerez un moment paisible et enrichissant. Car même si ce manhua, ne se revendique pas comme un manuel sur la culture des légumes, de nombreuses pages viennent apporter conseils et enseignements sur la façon d’organiser son potager. D’autres vous expliqueront la provenance de chaque légumes, leurs utilités, leurs goûts et leurs rôles dans le jardin. Une initiation intéressante pour tous les novices, qui comptent un jour cultiver la terre.

Akata réussi donc son pari, de proposer un manhua beau, drôle, touchant et interessant sans être ennuyeux. Le prix pourra surement en rebuter plus d’un (moi en premier, mais quand on aime…) mais au vue de la qualité de l’ouvrage, je peux vous assurer que ce n’est pas exageré. Couverture cartonnée, pages couleurs, une impression de grande qualité et une traduction française aux petits oignons.

Si vous êtes interessé par Moi, Jardinier citadin, n’hesitez pas à chercher dans le rayon BD de votre magasin, car il ne se retrouve pas toujours dans le coin manga. Rendez-vous au mois de mars pour commencer à travailler la terre de votre jardin et lire le seconde tome de Moi, Jardinier citadin.