Marylin Tervioux, toujours à l’affût du scoop qui fera décoller sa carrière du marais poitevin, vous fait découvrir un autre de ces auteurs qui ont participé à l’émancipation littéraire de Stein.
Marylin Tervioux : Adam Joffrain, bonjour,
On vous connait pour vos participations aux anthologies Babel, la Ghilde des Mondes et précédemment gr746 sur le forum de Lulu ; vous êtes aussi le sympathique administrateur de Joffrain.Net, on vous retrouve même sur Amazon aux côtés d’auteurs prestigieux tels Robert Price (s’il vous plait !). Si on peut se tutoyer, je vous dirais tu. Des questions, des questions, histoire de brosser un portrait nature (et oui, je brosse Adam… Désolé.)
MT : Alors, Adam, on te connaît pour tes spleens et ta sombre plume, mais d’où te viennent ces humeurs ?
AJ : Marilyn, on se tutoie, sans souci, malgré ce jeux de mots absolument inédit pour moi, et d’une saveur littéraire des plus exquises ! Mes humeurs ? Mon état d’esprit ? Mon spleen et ma sombre plume ? C’est une culture, un besoin fondamental qui me permet, voyant toute chose sous le couvert de l’ombre de la mort, de me réjouir d’être vivant.
Contradictoire ? Je ne pense pas. La mort m’a caressé de son aile dans mes plus jeunes années, et je sais qu’elle est bien impatiente d’avancer la date de nos épousailles. Mais si je sais qu’elle est d’ores et déjà mon ultime maitresse, je lui dois bien de lui faire quelques infidélités en jouissant de la vie. Donc, mes pensées sont sombres, pour permettre à
mon âme de se réjouir du bonheur que chaque jour apporte. Ensuite, indéniablement, cet état d’esprit est le résultat d’une culture du fantastique littéraire que j’affectionne particulièrement. On digère ce dont on se nourri, pour essayer de le projeter dans son œuvre, en quelque sorte…
MT : Combien d’éons ont subi tes affronts scripturaux ?
AJ : Une vingtaine. Une trentaine si on y inclus les rimes maladroites de jeunesse.
MT : Quels sont tes maîtres, tes inspirations, tes dégoûts ?
AJ : Mes maîtres sont littéraires principalement. En tête figure Edgar Poe, et à sa droite se trouve H. Phillips Lovecraft. Sur la gauche se retrouvent une multitudes d’auteurs, anciens comme contemporains, tels que W.H. Hogdson, J.S. Le Fanu, Bram Stoker, de Maupassant, ou Wilum H. Pugmire. Au niveau musical, le maître des maîtres reste Alice Cooper. Mes inspirations sont diverses et très larges. Elles sont ce que je suis (ma vie, ma mort, ma maladie, les gens que j’aimais et qui ont disparu…), mais aussi ce qui m’entoure: la nature, principalement, des lieux vides de toutes présence humaine (Comme une grande partie du territoire Islandais), ou les chats. Ce qui me dégoute ? Ce qui me fascine le plus aujourd’hui: l’être humain !
MT : Qu’est-ce qui t’a amené à la rencontre des affreux de Lulu qui se sont réunis sous la bannière de la Ghilde des Mondes ?
AJ : Cette rencontre est le fruit d’un merveilleux hasard de surf sur le net. Je devais chercher "groupe d’auteurs amateurs", je pense, et à l’époque, il y en avait beaucoup, beaucoup moins que maintenant.
MT : Je ne te fais pas le coup de l’île déserte, mais si la fin du monde est pour demain, quel CD, quel film, quel livre conseilles-tu avant l’extinction de la race ?
AJ : Si la fin du monde était pour demain, je serais plutôt enclin à conseiller quelques bonnes marques de single malt, pour se biturer une dernière fois avant le grand saut. Cependant, le CD serait Love it to Death d’Alice Cooper, le film Le cauchemar de Dracula, de Terence Fisher, quant au livre, mon chouchou du moment est Some Unknown Gulf of Night de Wilum Hopfrog Pugmire…
MT : Tes projets artistiques pour les qq années qui nous restent ?
AJ : Ecrire, écrire, écrire… pisser du sang sous la plume, verser des larmes sur les feuilles… écrire, écrire, encore et toujours. Et puis reprendre le dessin et la peinture. Peut-être.
MT : Petit portrait chinois : si tu étais… Un plat
Magret de canard, petits lingots.
MT : Une époque
Littérairement parlant, fin XIXéme, peut être…
MT : Un personnage de fiction
Le petit prince…
MT : Un lieu
Un pays ? L’Islande. Une ville ? Chinon.
MT : Un jeu vidéo
Aucun.
MT : Un haïku
Je suis vivant, car
Personne ne m’a instruit
De ma propre mort.
Donc, voilà, merci, bonne route, bonne plume, et encore merci pour les étiquettes ! (Etiquettes ? Ah oui, tégéstophilie, musée de la bière, tout ça…)