Des milliers de livres et revues scientifiques
... aux poubelles (source: Le Monde)
Suite à l’annonce de ces nouvelles mesures, la ministre des Pêches Gail Shea soutient « qu’il ne serait pas équitable pour les contribuables de payer pour des bibliothèques que très peu de gens utilisent ». Le gouvernement conservateur, ne mâchant pas ses mots à cet effet, a donc fait savoir que la conservation de ces 11 bibliothèques constituait un fardeau pour la société.
Leurs arguments sont basés principalement sur la faible popularité de ces lieux, qui ne seraient visités que par une maigre poignée de personnes seulement, outre les gens provenant des ministères directement. Évidemment, l’argument budgétaire ne convainc personne quand ce gouvernement dépense à gauche et à droite pour des absurdités (exemple: cohorte de 200 personnes pour accompagner M. Harper à Israël payé à même les fonds publics).
Cette décision a inévitablement fait couler beaucoup d’encre au sein de la population. Le Canada étant le seul pays au monde bordé par 3 océans, on doit comprendre que de nombreux ouvrages ont été accumulés à ce niveau au fil des années, constituant un patrimoine riche en information.
Il y a donc de quoi s’inquiéter quant à la fermeture de ces bibliothèques et surtout quant à la possible destruction de son matériel. Il y a là des quantités astronomiques d’information sur la biodiversité, les conditions environnementales et les changements climatiques qui sont à risque de disparaître. Certains ouvrages sont vieux de plus de 130 ans et ne se retrouvent nulle part ailleurs, mettant en danger la continuité de l’information.
On parle ici d’une réelle perte du patrimoine scientifique canadien. Des documents rares, voire irremplaçables dans certains cas. Il n’y a donc pas de quoi s’étonner de la polémique autour de cette décision.
La fermeture de la bibliothèque de l’institut Maurice-Lamontagne de Mont-Joli , qui était pourtant prévu en octobre dernier, est retardée du à plusieurs plaintes recevables allant à l’encontre de la décision. Ces plaintes réclament le maintien de la collection de l’établissement, composée de 61 000 ouvrages traitant du domaine maritime.
Caricature de Raeside Cartoons à propos des
désastres environnementaux au Canada
Pêches et Océans Canada a refusé de répondre aux questions des journalistes à ce sujet et ont référé les citoyens à leur site web pour trouver réponses à leurs questions.
Que s’est-il passé avec le restant de ces livres et ouvrages? Nul ne le sait réellement. Certains chercheurs affirment qu’ils ont été balancés au feu, d’autres stipulent qu’ils ont été numérisés, mais gardés de manière confidentielle au gouvernement.
Cette triste histoire a un impact non seulement sur les scientifiques du domaine maritime et environnemental, mais sur toute la communauté. On a appris plus récemment que des chercheurs de Santé Canada, de peur de perdre l’accès à des documents importants, ont dû prendre des mesures aussi radicales que de cacher certains journaux dans leur propriété!
En outre, le mystère plane sur les réelles motivations du gouvernement à fermer ces endroits. « Si j’étais un jeune chercheur, je serais découragé et je partirais à l’étranger », affirme Peter Wells, chercheur de l’Institut océanographique international d’Halifax. Il y a tout à parier que le débat est loin d’être terminé.
Sources:
http://www.theglobeandmail.com/news/politics/purge-of-canadas-fisheries-libraries-a-historic-loss-scientists-say/article16237051/
http://www.theglobeandmail.com/news/politics/harper-joined-by-up-to-200-people-on-israel-trip-paid-for-by-taxpayers/article16386065/
http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2014/01/09/003-espoir-bibliotheque-institut-maurice-lamontagne.shtml
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http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2014/01/20140110-132021.html
http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/01/08/le-canada-s-attaque-a-son-patrimoine-scientifique_4344475_3244.html