Le mythe de l'arche se retrouve dans différentes cultures et religions. Il s'agissait d'un bateau qui devait sauver les animaux et quelques hommes d'une inondation catastrophique.
Un éminent universitaire a récemment déclaré qu'une tablette vieille de 4000 ans, de l'ancienne Mésopotamie, a été déchiffrée. Elle révèle de nouveaux détails sur les racines de l'histoire de Noé.
La tablette d'argile vieille de 4000 ans contenant l'histoire de l'arche et du déluge est exposée au British Museum à Londres
Elle raconte une histoire similaire, avec les instructions détaillées pour la construction d'un navire rond géant, ou coracle, ainsi que l'instruction clé selon laquelle les animaux devraient entrer «deux par deux».
La tablette est aujourd'hui exposée au British Museum, et bientôt, des ingénieurs vont suivre ces anciennes instructions pour voir si le navire pouvait effectivement naviguer.
Elle fait également l'objet d'un nouveau livre, "L'Arche avant Noé" (The Ark Before Noah: Decoding the Story of the Flood) écrit par Irving Finkel, gardien adjoint de la section Moyen-Orient du musée. Il est aussi l'auteur de la traduction de la tablette.
Irving Finkel, conservateur en charge des tablettes
d'argile cunéiformes au British Museum, pose avec l'ancienne tablette
d'argile.
Finkel l'obtint il y a quelques années, lorsqu'un homme donna une tablette endommagée à son père. Il l'avait acquis au Moyen-Orient après la Seconde Guerre mondiale.
Elle est brun clair, a la taille d'un téléphone mobile, et est couverte de l'écriture cunéiforme des anciens Mésopotamiens.
"Ce fut vraiment un moment à couper le souffle, la découverte que le bateau devait être rond", dit Finkel, qui arbore une longue barbe grise, une queue de cheval et un enthousiasme sans bornes pour son sujet, "c'était une vraie surprise".
Un coracle indien de nos jours. Source: Wikipédia
Finkel pense qu'un bateau rond est plausible. Les coracles ont été largement utilisés comme taxis fluviaux dans l'Irak antique et étaient parfaitement conçus pour flotter sur les eaux torrentielles en crues.
"C'est une chose parfaite", explique-t-il, "il ne coule pas et il est léger à transporter."
Elizabeth Stone, experte sur les antiquités de l'ancienne Mésopotamie à l'Université Stony Brook de New York, a déclaré qu'il était logique que les anciens Mésopotamiens dépeignaient leur arche mythologique sous cette forme.
La tablette donne les instructions d'un dieu mésopotamien pour la construction d'un navire géant, les deux tiers de la taille d'un terrain de football, en corde, renforcé par des cadres en bois et recouvert de bitume.
Finkel précise que sur le papier (ou pierre) les ordres de construction du bateau semblent solides, mais il ne sait pas encore s'il a pu flotter.
Un documentaire télévisé doit être diffusé plus tard dans l'année pour suivre la tentative de construction de l'arche selon cet ancien "manuel".
L'histoire du déluge se retrouve dans les écrits ultérieurs de Mésopotamie, dont l'Épopée de Gilgamesh.
Cependant, ces versions n'ont pas les instructions techniques, coupées selon Finkel, car elles devaient être transmises oralement.
Finkel n'a aucun doute: "je suis sûr que l'histoire du déluge et d'un bateau pour sauver la vie est une invention de Babylone".
Mais il ne pense pas que la tablette prouve que l'arche décrite dans la Bible existait. Il estime plus probable qu'une véritable inondation dévastatrice a fait son chemin dans la mémoire populaire, et y est resté depuis.
"L'idée que les inondations sont causées par le péché est toujours vivante aujourd'hui...", il rapporte ainsi qu'un conseiller local en Angleterre a fait récemment l'actualité en ayant affirmé que les récentes tempêtes de Grande-Bretagne avaient été causées par la légalisation du mariage homosexuel. "Si j'avais su, il serait allé dans la préface du livre," s'est exclamé Finkel.
Merci à Thierry Lamblin pour la suggestion de cet article.
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