Vendredi pointant son nez, je m'étais mise à penser à mon humeur du jour, dédiée à une espèce officiellement déclarée en voie de disparition, j'ai nommé "Le Gentleman".
(c) British musical theatre star Gina Palerme, photographed by E.O. Hoppé, 1915
Et puis, le vent tournant, une odeur nauséabonde envahit mon atmosphère, dés dimanche dernier, avec la manifestation "Jour de colère". En fait, un ramassis d'une certaine nouvelle pensée toxique, scandant avec des slogans ineptes, obscènes, comme une glorification de l'union de la haine. A savoir : "Hollande, Hollande, on t'enc...!" "Juif, la France n'est pas à toi !", ou encore le funeste "Travail, famille, patrie"...
C'est alors que l'air se fit encore plus irrespirable, quand survinrent les comités de la Journée de Retrait de l'Ecole, en guerre contre une supposée "Théorie du genre".
Infusées par la maison mère, à savoir "Le comité national JRE", dirigé par Mme F. Belghould, enseignante (!) proche d'un certain A. Soral, les rumeurs les plus improbables ont alors pris d'assaut les portables et les e-mails d'une foule parents. Le seul but étant de les manipuler et les inciter à retirer leur enfant, un jour par mois, jour dédié à l'ABCD de l'égalité. Et le pire, c'est qu'ils ont été suivis !
Et là, moi je ne comprends plus.
D'abord, tout le monde a accès à cet ABCD de l'égalité.
Il me semble donc, que les parents, premiers concernés avec leur progéniture, devraient en prendre connaissance. Tout de suite, ils seraient rassurés quant au contenu du programme. Rassurés de quoi ?... Je ne sais toujours pas...
Ensuite, comment peut-on utiliser l'éducation des enfants à des buts politiques ?
Rien que ça, ça me glace le sang et me met dans une colère noire. Colère que je contiens et transforme par l'écriture, et non pas en insultant qui de droit, la bave aux babines. Mais je m'égare.
Reste qu'il est urgent de rappeler que, non, la théorie du genre n'existe pas.
Non, le sexe ne définit pas à lui seul le genre masculin et féminin.
Non, l'homosexualité n'est pas une déviance, ni une maladie et ne s'attrape pas quand on en parle.
Oui, une petite fille peut porter du bleu sans que le barbe lui pousse au menton. Et un petit garçon peut aimer faire des guirlandes de fleurs sans que ses testicules se métamorphosent en ovaires rétractables... Sérieusement, on en est là ?
Voilà pourquoi, il est indispensable de déconstruire les stéréotypes afin que chacune et chacun, trouve son identité, sa sexualité et sa voie, dans de le respect de soi, de l'autre et en toute liberté.
Quant à un égalité fille-garçon avérée dans les faits, le chemin est encore long, mais ça, c'est une autre histoire.
Téri Trisolini
Pour mieux comprendre la nécessité d'une déconstruction des stéréotypes, rendez-vous sur le site du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir.
*Détendons-nous c'est vendredi. Billet d'humeur donc :)