Par Aymeric Pontier.
Une équipe de biologistes, travaillant au centre de recherche RIKEN de Kobé, est parvenue à créer un nouveau mode de production de cellules souches, en cherchant à reproduire en laboratoire un processus naturel de régénération observé chez certains mammifères.
Leur idée de départ était d’améliorer la production de cellules souches pluripotentes induites (IPS), c’est-à-dire des cellules générées à partir de tissus adultes, via l’injection d’un rétrovirus qui cause la répression de tous les gènes associés à la spécialisation cellulaire, et ayant des propriétés similaires aux cellules souches embryonnaires. Une technique qui demeure relativement complexe et qui n’est pas sans risque, puisqu’elle peut provoquer des mutations génétiques et des cancers.
Cependant, en cherchant à perfectionner la production des cellules IPS, les chercheurs ont en réalité inventé un nouveau mode de production de cellules souches. Comment ont-ils fait ?
Ils ont modifié délibérément l’environnement de globules blancs de nouveau-nés de souris, dans le but d’enclencher le processus de régénération.Le mode d’emploi est étonnant de simplicité !
Ils ont plongé ces cellules spécialisées dans une solution acide pendant une demi-heure. Puis, ils les ont passées à la centrifugeuse pendant 5 minutes, avant de les immerger dans un milieu de culture pendant une semaine complète.
Et certaines de ces cellules sont revenues au stade de cellules souches. Les chercheurs ont baptisé leur création « Cellules STAP » pour « Acquisition de pluripotence par stimulus ».
L’équipe japonaise a par ailleurs eu la surprise de découvrir une propriété inédite : les cellules STAP ont la capacité de former du placenta. Propriété que les cellules IPS ou les cellules embryonnaires n’ont jamais démontré jusqu’ici. Dès lors, ce procédé révolutionnaire pourrait permettre non seulement de rendre la thérapie génique beaucoup plus abordable avec la production de tissus ou d’organes de rechange pour un moindre coût, mais aussi par ricochet de faciliter le clonage…
Ne reste plus qu’à prouver que la méthode peut être reproduite avec l’emploi de cellules humaines cette fois-ci. Puis à effectuer des tests cliniques chez les patients avant d’envisager une possible mise sur le marché. Ce qui devrait prendre au moins une ou deux décennies…
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