Pourquoi 2013 fût à la fois la plus belle et la pire année de ma vie ?

Par Jeuneanecdotique
31 janvier 2014

Ca fait toujours bizarre de se retourner sur son passé et de voir la manière dont on a évolué, parfois en peu de temps. En ce mois de janvier 2014, j'ai eu l'occasion de faire l'expérience de ce bref retour en arrière. Le 18 janvier dernier, mon premier amour me quittait après trois ans et demi de relation. J'ai cassé les oreilles (ou plutôt les yeux) de mes lectrices avec cette rupture, que j'ai eu énormément de mal à digérer (encore aujourd'hui, quand monsieur m'adresse la parole, j'ai envie de lui cracher à la figure et de lui demander si c'est pas trop fatiguant d'être un enculé, mais bon, je suis une jeune femme très calme et posée - LOWL). Aujourd'hui, tout a changé. Jamais une année dans ma vie n'a été aussi instructive et constructive. On ne pourra pas dire que mes vingt ans sont passés comme une lettre à la Poste.

Le 18 janvier, j'étais encore amoureuse de Benoît et je ne pensais pas pouvoir tomber amoureuse de quelqu'un d'autre. J'ai rencontré un homme fabuleux qui m'a permis de me rendre compte que je me gourrais complètement, la preuve je suis tombée amoureuse de lui en à peine quelques heures de discussion internet. Encore aujourd'hui, je considère que c'est le seul homme qui m'a faite rêver. Sauf qu'un rêve, ça ne dure pas toute une vie. Je pense que ça se saurait.

Cet homme a donc réouvert mon coeur, que je pensais destiné à mon chien pour l'éternité. Il m'a faite rêver, évoluer. Changer. J'étais jalouse, parfois castratrice, collante, dépressive, je piquais des crises monstres pour pas grand-chose, et surtout, je n'avais plus envie de vivre. Grâce à lui, tout ça a bien bougé.

Je suis à présent d'une jalousie tout à fait raisonnable, je suis d'un naturel beaucoup plus tolérant (voire trop d'après mon copain actuel qui aimerait bien que je me montre un peu plus possessive, enfin bon les mecs faudrait savoir ce que vous voulez à un moment hein !). Et surtout, je suis heureuse. Pas grâce à mon copain, ou pas uniquement. Grâce à moi, tout simplement. Grâce à ma vie. J'ai arrêté de me reposer sur une seule personne, de ne vivre que dans la dépendance de l'autre, dépendance qui soit dit en passant ne peut mener qu'au désastre. Je considère que je ne suis plus dépressive. Je me bouge, je bosse, j'ai envie de vivre, je sais rester calme, j'ai des projets, bref, merde, c'est top quoi. Et ça, même si j'ai souffert de mes relations amoureuses, je le dois à Benoît, et à celui qui m'a fait redécouvrir l'amour. Ce n'est pas parce que ça a dû se finir, que c'était nul. Au contraire, les plus belles choses ne peuvent parfois pas durer.

Il y a un an, je gardais un enfant insupportable sans trop d'horaires fixes, sans trop de salaire fixe, sans trop de cotisations sociales, sans trop de motivation. J'aimais ça, mais je pense que j'étais destinée à autre chose. Je me faisais l'impression d'un robot. Je le faisais parce qu'il fallait, et même si je n'y trouvais pas forcément de déplaisir, ce n'était pas ma voie. Ma voie, je l'ai trouvé.

J'ai enfin trouvé un travail qui me donne envie de me lever, que je commence à 5h du matin ou à 17h. Chaque fois, je pars de chez moi contente. Je suis agent d'accueil dans l'entreprise la plus critiquée de France, mais j'assume. Ouais, je n'ai aucune raison d'en avoir honte, je travaille comme tout le monde, à des horaires pas toujours très catholiques, pour un salaire pas forcément hallucinant, mais je suis fière de ce que je fais, j'aime ce que je fais, et je vais continuer à le faire. Pour évoluer plus encore, il fallait que je réussisse la sélection assez pointue à l'agence de recrutement, afin de dire "VA MOURIR, SALE CDD !" et "HELLO CDI D'AMOUR !!!!". Et j'ai réussi. Je n'y croyais pas. Pourtant, j'ai gagné mon poids de confiance et d'estime de moi en une année, et je n'avais pas grand espoir pour autant. Je me disais que sur tout pleins de candidats, pourquoi ça serait MOI ?

Et ça a été moi. Nous étions une trentaine cette journée-là, tous les CDD de ma gare avant moi, qualifiés par mes collègues de très très biens, avaient échoué dès la première étape. La première étape qui, en gros, fait passer l'effectif de trente personnes à... sept personnes ? Quand j'ai fait partie des rares élus, je me suis payée un Mc'do pour fêter ça. J'étais persuadée que j'allais rater l'entretien de l'après-midi,  j'en étais encore plus convaincue une fois que cet entretien s'est fini. Et pourtant, le lendemain, ma responsable m'appelle, et rien qu'à sa voix, j'ai su. Ca y'est. J'étais adulte. J'avais réussi. J'avais été embauchée.

Je passe de nounou non déclarée et démotivée à jeune embauchée à la SNCF. C'est-y pas beau, merde !

Et pour finir, j'ai rencontré mon copain actuel. Il est peut-être un peu colérique, peut-être qu'il se plaint souvent comme une fille, et même qu'il est relou à prendre toute la place dans le lit, mais je me sens tranquille avec lui. Je n'ai pas peur qu'il me quitte, je n'ai pas envie de le quitter, je ne me prends pas la tête et je profite du plaisir que nous avons à être ensemble.

Alors même si aucune vie n'est parfaite, je peux dire aujourd'hui que je suis satisfaite de la mienne. Elle est perfectible (vous pouvez toujours m'acheter un grand appartement avec vue sur la Tour Effeil si vous y tenez vraiment !), mais pour le moment, elle me convient.

Il s'en passe des choses en un an. On peut complètement dégringoler une année, pour remonter la suivante. Alors si 2013  a bien pué des fesses pour vous ou que 2014 démarre mal, ne vous en faites pas. Un jour, ça s'arrangera forcément.