Nouvel attentat au Liban : une réaction inédite

Publié le 31 janvier 2014 par Edelit @TransacEDHEC

Le Liban, ce pays du Proche-Orient, situé entre Israël et la Syrie est soumis depuis plusieurs décennies à de multiples troubles.

De par sa situation géographique, le Liban est une terre multiculturelle, cette caractéristique a causé dans le passé et cause encore aujourd’hui beaucoup de problèmes : après avoir connu une guerre civile de 1975 à 1990 opposant les chrétiens contre les défenseurs de l’arabisme, le Liban est encore proie à de multiples attentats dans le cadre de la guerre avec la Syrie. Le dernier événement à noter est un attentat à la voiture piégée dans un fief du Hezbollah à l’est du Liban causant 3 morts. Suite à cette énième attaque, une étudiante libanaise, Sandra Hassan, en master à Paris a inventé une application Android. Quel est le rapport ? Ai-je suscité votre curiosité ?

Les smartphones au cœur de la guerre

En un mois, le pays des cèdres a subi 3 attentats meurtriers. Exaspérée par cette situation, une étudiante libanaise montre son malaise à travers une forme très particulière d’humour : une application permettant à quiconque venant de subir un attentat d’envoyer un tweet « I am still alive » (« je suis toujours vivant ») avec les fameux « hashtags » #Lebanon (Liban) et #LatestBombing (dernière explosion), permettant de rassurer ses proches. Une sorte d’humour noir, Sandra Hassan déclare même à l’Agence Française de Presse : « Chaque fois qu’il y a une explosion ou un événement similaire au Liban, nous nous précipitons tous sur nos téléphones (…) pour contacter des amis ou des membres de notre famille dont nous savons qu’ils vivent ou travaillent dans le secteur de l’attaque. Après l’explosion de mardi, j’ai développé et publié cette application comme une blague, une sorte d’humour noir, en me disant que dans la situation actuelle, une telle application pourrait être pratique ».

Un peu d’histoire

Cette actualité pour le moins insolite me donne l’occasion d’étudier la situation du Liban, étude nécessaire pour la compréhension des récents événements, c’est-à-dire du conflit libano-syrien.

Tout commence en 1976, lors du début de la guerre civile libanaise, des troupes syriennes sont appelées en renfort. Rapidement, les quartiers chrétiens de Beyrouth, la capitale, sont dévastés par les Syriens. C’est à partir de cette date que les relations entre Libanais et Syriens se compliquent : tantôt le Liban souhaite chasser les Syriens, tantôt il a besoin d’eux. Le 22 mai 1991, le traité de « fraternité et de coopération » officialise le rôle important de la Syrie au Liban. En 1998, le général Emile Lahoud, pro-syrien, devient président de la République libanaise. Cette élection donne du poids à certains groupuscules comme le Hezbollah qui gagne en puissance et va même attaquer Israël en 2001. S’en suit des années de guerre entre le Liban, la Syrie et Israël venant soutenir les Libanais chrétiens.

Vous l’aurez compris, la situation est compliquée. Encore plus depuis que le puissant mouvement chiite, le Hezbollah, a annoncé son engagement militaire aux côtés du président syrien tant contesté par les manifestants sunnites, Bachar Al-Assad. On peut facilement deviner que c’est une des raisons du dernier attentat.

Yannick Setboune