Bien que la monnaie virtuelle bitcoin soit encore toute jeune (son introduction date d'à peine plus de 5 ans), elle adopte rapidement les techniques de ses aînées « réelles » pour tenter d'atteindre la respectabilité. Dans ce registre, la dernière innovation en date est une assurance sur les dépôts, conçue par la jeune pousse Elliptic.
Fondamentalement, et comme quelques autres acteurs de sa catégorie, le modèle de la startup britannique consiste à mettre à la disposition des détenteurs de bitcoins l'équivalent en ligne d'un véritable « coffre-fort », dans lequel ils peuvent conserver en toute confiance leurs précieuses économies, sans les risques de détournement et de piratage qui peuvent atteindre les porte-monnaie virtuels classiques (et dont les exemples se multiplient à travers le monde).
L'originalité de l'offre d'Elliptic est d'assortir ce service d'une garantie formelle, un peu à l'image de celle qui couvre les comptes bancaires traditionnels (via le Fonds de Garantie des Dépôts, en France). Ainsi, outre son engagement en matière de sécurité de ses infrastructures et, plus précisément, de protection des bitcoins qui lui sont confiés, la société intègre une assurance qui prend en charge le remboursement du préjudice subi en cas de défaillance du stockage (qu'elle soit due à une négligence, un vol ou un incident technique).
A ce stade du développement de la monnaie virtuelle, le concept proposé par Elliptic peut certes sembler anecdotique. Son implémentation est d'ailleurs encore assez « approximative » puisque les garanties restent exprimées en livres sterling et non directement en bitcoins (les remboursements éventuels impliquant donc des conversions de devises aux cours en vigueur). Pourtant, un petit détail attire l'attention : c'est la prestigieuse Lloyd's de Londres qui fournit l'assurance du service.
Il est vrai que, pour la compagnie, le risque couvert est plus ou moins équivalent à celui d'une police de responsabilité civile professionnelle habituelle (notamment en comparaison de ce qui existe déjà dans le secteur technologique et autour de la protection de données). Il est tout de même encourageant de voir une vénérable institution saisir l'occasion de prendre pied dans un domaine aussi innovant (et incertain) que les monnaies virtuelles, lui offrant de fait (quoiqu'indirectement) une certaine forme de reconnaissance officielle.
Information repérée grâce à la revue American Banker et B. Reutzel (merci !)