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Ah ! Je les vois d’ici, tiens !

Publié le 30 janvier 2014 par Legraoully @LeGraoullyOff

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Ah !  Je les vois d’ici, tiens ! Avec les mines compassées de circonstance, obtenues après des heures d’entraînement intensif sous la houlette de leurs coachs et de leurs conseillers en communication, comme les grandes gueules internationales aux obsèques de Mandela ! Ils seront tous là, faites-leur confiance ! Je les vois d’ici, je vous dis ! Tous !

Les ministres, sous-ministres et autres élus du peuple qui auraient cherché à le faire taire pour sauver la morale publique s’ils avaient été en fonction à la place de leurs prédécesseurs…

Les propagandistes de tous les horizons qui essaieront de récupérer sa mémoire et de l’enrôler de force au service de leurs idéaux de merde…

Les fachos qui prétendent pourfendre le « politiquement correct » et auront le culot phénoménal de se comparer à lui, qui n’avait ni haine ni malice…

Les journalistes peigne-culs qui n’auraient jamais levé le petit doigt quand son journal était interdit par un pouvoir qui n’avait de républicain que le nom…

Les chroniqueurs crétins qui auront tous réfléchi pendant des heures pour trouver une jolie phrase de circonstance qui leur vaudra d’être repris sur Twitter…

Les cuistres qui l’ont méprisé pendant des années et ont attendu que la publication de son autobiographie le rende respectable à leurs yeux chassieux pour réaliser quel grand homme il était…

Les écrivaillons qui l’auront découvert du jour au lendemain mais n’auront jamais lu une ligne de son vivant parce qu’ils ne le voyaient jamais dans leurs mondanités imbéciles…

Les grosses têtes universitaires qui reconnaîtront du bout des lèvres son talent, laissant à leurs successeurs du siècle prochain le soin d’honorer son génie…

Les comiques à trois francs six sous qui se réclameront de lui mais n’auront jamais le courage d’accomplir le millième de ce qu’il a fait pour la liberté d’expression et de dérision…

Les colleurs d’étiquettes professionnels qui n’ont jamais rien compris à son œuvre et ont tenté, en pure perte, de le ranger dans la case « anarchiste de droite » (un comble)…

Les arrivistes qui le copient servilement en ne retenant de lui que la scatologie et les gauloiseries mais n’auront jamais le courage d’affronter une censure obtuse…

Les imposteurs de la culture subventionnée qui rendront hommage à son audace mais préféreront toujours lécher les couilles des puissants plutôt que de devoir manger un jour sur deux…

Les imbéciles sans humour qui viennent pleurer là où on leur dit de venir pleurer mais oublient que lui-même aurait compris qu’ils fassent ce dont ils ont envie, c’est-à-dire cracher sur son cercueil…

Ses héritiers autoproclamés qui ont pillé son héritage intellectuel pour mieux le dénaturer au bénéfice de leurs ambitions mesquines…

Ses éditeurs qui se pourlècheront d’avance de la montée en flèche des ventes de ses livres que sa disparition ne manquera pas de provoquer…

Bref, de façon générale, je les vois d’ici, les gougnafiers qui feront mine de lui rendre hommage mais ne suivront jamais son exemple et n’avoueront jamais qu’ils n’espèrent tous qu’une chose, à savoir que ce qu’il représentait disparaisse avec lui.

Cavanna est mort. Et il vous emmerde, bande de faux-culs !


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