Foursquare en France est un peu comme Twitter en 2010, beaucoup d’early adopters, de geeks, de jeunes de moins de 30 ans (80 % ont moins de 35 ans), plutôt urbains et même franciliens, à majorité des hommes, d’internautes adeptes de bons plans, de CSP+ et d’étudiants. Mais contrairement à Twitter en 2010, ils sont équipés de smarpthones et de petites tablettes.
Nombreux sont des comptes créés avec peu d’activités et il existe un pourcentage fort de comptes sans publication du moindre check-in (c’est également le cas de comptes créés avec des PC mais pas utilisés car il convient d’avoir un outil mobile et du réseau). Foursquare est disponible notamment avec Android, iOS, BlackBerry, Windows Phone.
Progressivement, le nombre d’adeptes progressent malgré l’apparition de nouveaux outils tels
Highlight ou Glancee. Ainsi on dénombrait plus de 45 millions de comptes en janvier 2014.
Principes de l’outil de géolocalisation
Foursquare permet de trouver des bons plans et des offres à proximité de l’endroit où l’on se trouve, de s’y rendre selon les recommandations que déposent les internautes et des notes (sur 10) pour les endroits populaires. Réciproquement, on peut déposer des conseils, des photos qui bénéficient à tous.
Foursquare est d’abord basé sur le jeu avec des récompenses virtuelles. Ce côté ludique consiste à décerner des badges (le premier est celui du newbie dès son premier check-in puis un deuxième au bout de 10, le premier badge atypique obtenu en ce qui me concerne fut le « campus traveler » après 10 check-in effectués dans des écoles et des universités différentes), devenir le maire d’un endroit (mayor). Notons que la concurrence est forte dans certains endroits. Il est quasi impossible de devenir mayor d’un endroit où le mayor signale sa présence tous les jours et est ancré depuis de longues semaines (par exemple Sylvain T, mayor de La Poste Courrier). J’ai néanmoins constaté qu’il semblerait que ce soit le nombre de check-in effectués lors des 60 derniers jours qui soit pris en compte. Ainsi avec simplement un total de 24 check-in au siège de La Poste Courrier et beaucoup moins les 60 derniers jours j’ai pu détrôner le Mayor qui lui-même avait fait un total de plus de 300 check-in à ce même endroit ! En revanche, il est très facile de devenir mayor de magasins avec seulement 2 check-in. J’en ai fait l’expérience pour des boulangeries. Tout est question de concurrence pour un lieu donné.
Foursquare repose aussi sur les bons plans (baptisés Special) et c’est là que réside la valeur pour les entreprises qui progressivement constatent un intérêt d’une présence sur l’outil. La page entreprise pouvant être générée automatiquement. L’intérêt pour les entreprises réside aussi sur les statistiques sur ses clients et ses prospects et la viralité potentielle produite par ses clients ou des simples internautes.
Les enseignes peuvent imaginer un marketing pour fidéliser les clients. Starbucks et Orange ont été les pionniers en France. Par exemple, 10 % de remise si l’on fait un check-in ou une boisson gratuite après n check-in. Des offres lorsque x amis effectuent ensemble un check-in dans un lieu de nature à favoriser la prescription, des promotions offertes aux y premiers check-in, une offre pour le mayor.
Avec le mécanisme du check-in, on informe ses contacts des lieux que l’on fréquente et l’on peut éventuellement proposer de rencontrer ses contacts IRL même si cela reste rare.
Les freins au check-in restent le fait de ne pas vouloir être géolocalisé, le fait que cela n’intéresse pas l’internaute de partager un endroit et aussi l’oubli de le faire. Et également la géolocalisation à l’étranger qui peut s’avérer coûteuse. Néanmoins on constate un phénomène addictif lié au jeu et aux badges qui sont délivrés en récompense des check-in effectués dans différents endroits, les titres de mayors à décrocher. Tous ces aspects impactent également dans le calcul de votre klout mais très marginalement par rapport à Twitter, Facebook et même LinkedIn.
On cliquera ici pour créer un compte personnel et là pour chercher un commerce.
Notons que les endroits à proximité proposés pour un check-in se sont pas affichés uniquement en fonction de la proximité (20 m, 500 m, 1 km…) mais aussi par rapport à d’anciens check-in effectués sur certains endroits ce qui leur permet d’être bien positionnés relativement aux endroits où l’internaute n’a jamais mis les pieds, du moins « checkiné ».
Une valeur de l’outil générée par l’apport de la multitude. Mieux que Facebook ?
L’enrichissement est effectué bénévolement par les internautes qui apportent une valeur à l’outil comme les outils du Web 2.0 qui réussissent : Facebook, Twitter, LinkedIn.
Lorsque certains endroits ne sont pas renseignés, il est possible soit d’en créer un soit d’effectuer un check-in à proximité (par exemple pour un petit aéroport, effectuer un check-in dans la boutique de l’aéroport qui existe).
Pour la première option, par exemple me rendant chez le coiffeur de Franck La Pinta qui est devenu le miens par la force des choses, j’avais constaté qu’il n’était pas référencé. Aussi ai-je proposé de l’ajouter (via la géolocalisation avec vérification du positionnement grâce à une carte que l’on peut zoomer). Puis des rubriques sont proposées (en l’espèce salon de coiffure) puis des champs optionnels peuvent être renseignés. Enfin, une question est posée : est-ce que ce commerce accepte le paiement en carte bancaire ? En quelques clics, des informations sont apportées dans les bases de données de l’outil. L’outil n’hésite par ailleurs pas à piocher dans ses bases de données pour vous rappeler que votre dernier check-in dans telle région remontait à X mois par exemple.
Un autre des intérêts de l’outil est le fait de pouvoir proposer à un écosystème de greffer des applications additionnelles dessus grâce aux API proposés.
Un lien est effectué avec Facebook, Twitter et Google+. Il semblerait que le lien effectué avec Twitter permettant de partager un check-in dans ce réseau social ne soit plus proposé. Comme ce fut le cas entre Twitter et Google puis entre Twitter et Tumblr, toute passerelle qui constitue une menace est fermée ou rendue plus difficile.
L’outil évolue fonctionnellement et Facebook avait abandonné son service de géolocalisation Places tandis que Twitter et Google+ ne sont pas sur ce même registre. Foursquare a toute latitude pour se développer grâce notamment aux apports faits par ses membres qui croissent timidement mais sûrement avec une activité moyenne en hausse. La clé reste la monétisation de l’audience.