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470° Et si on appliquant les lois au lieu de faire du vent ?
Publié le 30 janvier 2014 par Jacques De BrethmasLes journaux bruissent d'infâmes rumeurs, aussi infondées que grotesques, sur « la théorie du genre », qui ont abouti, à l’initiative, semble-t-il, de Farida Belghoul, au lancement d'une « Journée de retrait de l'école pour l'interdiction de la théorie du genre dans tous les établissements scolaires ».
La droite s'est trouvé son nouveau monstre du Loch Ness, son nouveau satan, qu'on ne voit jamais et qui serait la cause de tous les maux : la théorie du genre.
C'est vrai que lorsqu'on n'a rien de pragmatique à dire, qu'on n'a d'arguments que ceux fondés sur des croyances et des superstitions, on n'est plus à un bobard près. Il y a deux mille ans que ces gens mènent le monde avec des histoires d'au-delà et de lumière céleste, de miracles et de prophètes dont les sectateurs font la quête, la théorie du genre n'est donc pas ce qu'ils nous ont vendu de pire. Juste le dernier gadget à la mode.
Au fait, qu'est-ce que la théorie du genre ? C'est, en deux mots rapides, de constater qu'il y a des petits garçons qui aiment jouer avec les poupées et des petites filles avec des petites autos, ce qui paraît contraire à un stéréotype surgi de la nuit des temps qui voudrait programmer les petites filles dans des rôles de ménagères et les hommes dans des rôles de guerrier et de travailleur. Tout le contraire de l'égalité homme-femme.
Mais, comme je le dis bien, la théorie du genre se borne à constater cet état de choses, elle n'entend ni l'enseigner, ni le propager. Là commence la trop facile imposture.
L'égalité hommes-femmes consiste à mettre le doigt sur ces particularités de la société, afin d'inviter chacun à se positionner suivant ses affinités. On n'apprendra pas à nos enfants à faire la cuisine ou à conduire un camion contre leur gré....
Et c'est là que commence l'imposture. Avec le zeste de mauvaise foi qui caractérise une extrême-droite toujours à court d'arguments humanistes, on veut nous faire croire que « les gauchistes » vont infliger à la société un lavage de cerveau. Ce sont plutôt les partisans de ce genre de propagande qui sont coutumiers de la contre-vérité et du lavage de cerveau.
On accuse toujours les gens de ce qu'on ferait à leur place... Seulement voilà, ces idéologues sans valeurs ne sont pas élus, ils ne sont pas au pouvoir, ils savent que le suffrage populaire ne les y mènera jamais et qu'ils n'ont de chance d'y parvenir qu'en pipant les dés...
Quant à la théorie fumeuse des « cours de masturbation » dispensés aux tout-petits, on s’esclafferait si la grossièreté du procédé n'était pas au-delà de tout scrupule.
Au delà de tout scrupule, mais peut-être pas innocente : la meilleure réponse que j'ai à donner aux homophobes à la manif pour tous et autres vitupérateurs, c'est : « Quand on s'occupe du lit des autres, c'est qu'on s'ennuie dans le sien ».
Ajoutions à cet excellent principe la surcouche citée plus haut : « on accuse toujours les autres de ce qu'on ferait à leur place ». Ce ne sont pas les prêtres pédophiles qui me contrediront.
Au fait, qui est madame Farida Belghoul ? Comme Alain Soral dont elle semble s'être récemment rapprochée, elle est issue de la gauche de la gauche. Elle a présidé ce Cercle des Étudiants communistes, lui a été militant communiste...
Et ils se retrouvent à la droite de la droite. On pourrait faire des thèses entières sur ces étranges cheminements. Le communisme ne paie plus ? C'est peut-être plus compliqué que cela...
On ne va pas se faire une migraine aujourd'hui.. Ils ont sombré dans l'extrême droite, et en vertu de la « théorie du genre politique », ils appliquent les méthodes de leur bord, essentiellement basées sur l'agitation, la désinformation, et la menace. Car des parents d'élèves et des professeurs qui ont voulu réagir contre « le retrait de l'école » ont subi des menaces. Ici, et ici.
Voilà maintenant que toutes les instances républicaines crient à l'imposture, dénoncent, vitupèrent, grimpent au rideau, multiplient les déclarations, dénoncent, convoquent.
Mais aucun n'a, au moment où j'écris, porté plainte, ni le ministre de l'éducation, ni celui de l'intérieur, pourtant chatouilleux sur les troubles à l'ordre public, ni les enseignants et parents d'élèves menacés, ni les associations de défense de la laïcité et des valeurs républicaines ???
On attend quoi ? La loi existe, lisez-la ici...