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Le défi d’écriture d’Asphodèle : Transparence

Publié le 30 janvier 2014 par Biancat @biancatsroom

logo les plumes d'asphodeleAujourd’hui, je me suis laissé tenter par les mots du défi d’écriture d’Asphodèle.

Invisible, fantôme, innocence, introuvable, voile, dentelle, brouillard, psyché, honnête, insignifiant, dessous, eau, politique, nudité, diaphane, visible, cristal, blog, lumière, lagon, briller, vérité, fantaisie, traverser,  vagabonder, vapeur, vin.

‘Elle se leva et fit quelques pas dans la chambre. La fraîcheur de la pièce la fit frissonner et elle prit conscience de sa nudité. L’image lui revint de sa robe et de ses dessous de dentelle glissant le long de son corps et une vague de volupté la traversa. Après avoir enfilé le peignoir de l’hôtel, elle se dirigea vers la fenêtre et écarta un rideau pour contempler les premières lueurs de l’aurore. Une lumière diaphane perçait timidement au travers du brouillard matinal et donnait au ciel un aspect laiteux. Elle aimait l’ambiance paisible et feutrée de l’aube, ce moment où la nuit laisse tomber un à un ses voiles pour céder sa place au jour. La ville endormie et silencieuse lui permettait à ces heures de laisser vagabonder son esprit au gré de sa fantaisie, avant que la frénésie du quotidien ne finisse par prendre possession de ses pensées. Un havre de paix éphémère pour sa psyché tourmentée.

Elle se retourna et jeta un oeil autour d’elle. Les restes de leur dîner aux chandelles et les deux verres en cristal étaient toujours sur la table basse, leur éclat brillant dans la pénombre. Elle huma l’air et sentit les vapeurs persistantes du vin italien qu’ils avaient savouré la veille. Elle eut subitement envie d’un verre d’eau et alla prendre une petite bouteille d’Evian dans le mini-bar. L’alcool et les nuits d’amour lui donnaient toujours terriblement soif.
Tout en buvant, elle arrêta son regard couleur lagon sur le lit et sur la forme qui y respirait, à peine visible dans la semi-obscurité. La scène, presque insignifiante, lui arracha un sourire. Un homme et une femme dans une chambre d’hôtel abritant leurs amours clandestines, quoi de plus banal ? Mais la vérité, c’est que dès leur premier regard échangé, ils avaient su que leur histoire serait dénuée d’innocence, que pour s’aimer ils devraient oublier d’être honnêtes. Leur relation devrait rester invisible aux yeux du monde et introuvable par les objectifs des paparazzi, au risque de se voir étalée sur tous les sites et les blogs de la Toile. Sans parler des réseaux sociaux, cette arme de destruction massive du XXIème siècle.

Son sourire devint amer. La politique est souvent incompatible avec l’amour. Un couple fantôme et transparent, voilà ce qu’ils étaient.’


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