L’art contemporain est contre l’entreprise et ce mode de l’entreprenariat ?
L’émergence de nouvelles alternatives artistiques ne peut pas s’inscrire ou se déployer sous cette gouvernance entrepreneuriale et cet univers de l’entreprise aujourd’hui synonyme d’échecs, de désillusions, de chômage, de précarité, de pauvreté, d’inégalité, d’austérité, de mensonges, de tromperies, de propagande…
Une controverse d'un artiste plasticien pour lancer une alerte dans l'art contemporain !
En France tous les médias sans exception nous parlent en permanence de l'entrepreneuriat comme seul vecteur possible du redressement de l'économie avec comme sous Hollande de nouvelles mesures d'allègement de cotisations ou de prélèvements. Mais si nous observons le monde, dans cette globalisation néolibérale, les pays ont tous des politiques économiques légèrement différentes, certaines sont ultra libérales, d’autres moins libérales, d'autres sont protectionnistes, d'autres sont plongés dans l'austérité, d’autres ont un visage plus social et plus équitable, etc. Tous ces pays avec des registres économiques qui leurs sont propres, sont tous confrontés à une crise politique, à une crise économique, à un chômage plus ou moins important, à des inégalités de plus en plus inquiétantes aussi bien dans les pays avancés que dans les pays émergents. Donc ce n’est pas le monde de l’entreprise qui fera demain de nos jours des hommes radieux et heureux puisque cette crise elle est liée à la nature même de ce concept dogmatique et obtus d'entreprenariat…
Alors le monde de l’entreprise et ce culte de l'entrepreneuriat comme facteur unique pour une lutte efficace contre la crise politique et économique, personnellement, je n’y crois pas, c'est du pipo. Nous assistons bien à un échec global du sens imposé par cette pensée unilatérale formée par des attributs de entreprendre sous l'emprise de l''entrepreneuriat dont je laisse l’analyse aux spécialistes… Cet article bien sûr ne vise pas les artisans ou les commerçants qui sont pour la plupart dans la galère et victimes d'un intellect vissé ou cadenassé à ce mode spécifique d'entrepreneuriat …
Depuis trente ans les différents gouvernements de droite comme ceux issu du Parti Socialiste, comme leurs parlementaires, leurs sénateurs, leurs élus locaux ne cessent de soumettre la culture et ses acteurs aux règles de l’entreprise sous ce mode dogmatique de l’entreprenariat et de l’industrie culturelle soi-disant facteur ou vecteur d’emploi. Les réalités : Le budget du ministère de la culture aujourd’hui est en berne, les artistes plasticiens, interprètes, danseurs, réalisateurs, metteurs en scène, etc. sont tous plongés dans une exclusion s'exemplifiant au fil du temps. Les intermittents du spectacle sont à la peine pour trouver des cachets ou des contrats et leurs salaires ne cessent de baisser pendant que certains producteurs et certains comédiens, une toute petite minorité insignifiante dans la profession se gave bassement sans se préoccuper des revenus des techniciens et des autres comédiens, idem cher certains artistes plasticiens… Globalement grâce à une redistribution non équitable et injuste des revenus de la créativité artistique, la communauté artistique, soumise et servile au pouvoir économique et politique, plonge dans l'austérité. Le gouvernement de François Hollande et la ministre de la culture Aurélie Filippetti poursuivent la politique culturelle de Chirac et Sarkozy et maintiennent les choix culturels imposés par cette culture néolibérale et sa prédation financière ou industrielle.
Les nouvelles alternatives artistiques ne s’inscriront pas et elles ne se déploieront jamais dans des échecs ou dans cet univers de désillusion car en art toute forme d'émergence inédite est le fruit d’un déterminisme au-delà des enjeux économiques imposés par les pouvoirs. L’art est contre l’entreprise et l’entreprenariat, car l’art c’est le flux de la créativité artistique, et malgré une exclusion artistique cruelle en France fruit d’une pratique institutionnelle sectaire et clientéliste dans l'art contemporain, ce flux existe et survie même s’il ne trouve aucune visibilité dans l’espace public. Cette impossible visibilité dans cet espace public cadenassé est le prolongement d’une conception unilatérale d’un mode culturel sous « emprise ». La créativité artistique comme ces artistes auteurs créateurs sont bien les victimes d’une doctrine politique pauvre, obsolète qui est un frein à sa vitalité et à sa diffusion pourtant salutaire dans une civilisation et tonique pour sa population. L'évolution de l'art participe à l'évolution sociale et intellectuelle de l'individu et à l’immuabilité de ses propres libertés.
L’art est contre l’entreprise et l’entreprenariat, car la créativité artistique est antithétique à ce mode et registre économique. La perception de son flux créatif et de ses modes de représentation au sein de la société enfreignent ce genre économique pauvre désigné « entrepreneuriat » qui révèle un mode d’expression superficielle, socialement inconstant articulé autour d’un langage puéril et totalement infondé. L’entrepreneuriat comme il est utilisé aujourd'hui dans notre société constitue le degré zéro de la narration économique, une narration aliénante qui ne peut pas libérer ses « sociétaires » contrairement à l’art. L’art est un formidable vecteur d’association, une association du sensible, une expérience sociétale « bipolaire » et informelle fédérant ponctuellement auteurs et regardants sans les confiner. L’entreprenariat est une figure économico-politique de la dissociation dans notre société, une société en crise car la « maitrise » n’est point s’emparer pour disloquer.