Pour la première fois de sa jeune histoire, l’équipe de Babelio s’est rendue à Angoulême où se tient depuis aujourd’hui le 41 ème festival de la Bande dessinée.
Revue de Presse
Gare Montparnasse 06h40…
Le voyage à Angoulême commence par une première déception. Le Libération d’aujourd’hui « Spécial Angoulême » et dont les dessins de divers dessinateurs (dont quelques pointures comme Bastien Vivès,Willem,…) remplacent les traditionnelles photos ne comporte aucune page sur le festival à proprement même si le supplément « Livres » est l’occasion de voir les coups de cœur du journal : Hawkeye de Matt Fraction, David Aja et Javier Pulido, qualifié « d’objet pop, drôle et rafraichissant » ou encore Mauvais genre le bijou de Chloé Cruchaudet qui concoure cette année pour le fauve d’or.
Libération n’est pas le seul aujourd’hui à honorer la BD. Célébrant tout à la fois les deux ans du Huffington Post et l’ouverture de la 41ème édition du festival d’Angoulême, le pure player français a décidé d’ouvrir ses portes aux dessinateurs pour illustrer ses articles. « Pas de photos aujourd’hui sur la home du Huff Post, annonce la directrice éditoriale Anne Sinclair, des dessins beaux, surprenants, novateurs, et une véritable gageure pour ces artistes qui ne sont pas des dessinateurs de presse. »
C’est à la désormais cinquantenaire Mafalda que s’est intéressé L’Express. Un anniversaire célébré en grandes pompes par le festival à travers une exposition à l’Espace Franquin « Mafalda, une petit fille de 50 ans ». Mais qu’a-t-elle de si spéciale, cette petite fille créée par le dessinateur argentin Quino le 29 septembre 1964 ? « La prouesse de Quino est d’avoir trouvé une veine humoristique redoutable en mettant dans la bouche de son héroïne ingénue des questions inquiétantes : « Maman, la capacité de triompher ou d’échouer dans la vie est-elle héréditaire ? ». explique Delphine Peras dans les colonnes de L’Express.L’hebdo Télérama nous propose quant à lui -de pénétrer dans l’atelier de Willem, Grand prix de la ville d’Angoulême 2013 et président de cette édition 2014 : « Loin du monde [sur l’île de Groix en Bretagne], mais pleine de souvenirs, de livres et d’objets, l’antre serait un brin austère, n’était le bar d’origine et les bouteilles de vin qui s’y trouvent ». Le célèbre collaborateur de Libération ou Charlie Hebdo se confie sur son art et ses influences : « Si je réfléchis trop à un dessin, je ne le fais pas. C’est une urgence, un besoin, une humeur, quelque chose que je dois faire sortir, évacuer, avant que ça ne s’envenime. Une fois que c’est fait, je passe à autre chose et je n’aime pas y revenir. »
Une exposition des œuvres de Willem a justement lieu ce jeudi à l’Hôtel Saint-Simon, ce sera l’objet de notre première visite.
L’exposition Willem
L’exposition consacrée à Willem a lieu dans le superbe hôtel Saint Simon, le "seul édifice de la Renaissance ayant subsisté à Angoulême, la maison de Saint-Simon (15 rue de la Cloche Verte) est située au fond d’une petite cour à laquelle on accède par un porche." (source)
On apprend la mort de François Cavanna, le fondateur d’Hara-Kiri au moment même où l’on se rend à l’exposition Willem. La presse lui rend un bel hommage : vous pouvez retrouver ici l’hommage du Huffington Post et ici celui de Libération.
C’est dans les pages de l’Enragé puis dans l’hebdo Hara-Kiri justement que Bernhard Willem Holtrop alias Willem a fait ses débuts. en France. Chose trop rare dans une exposition, c’est l’artiste lui-même qui nous guide à travers ses dessins, en replaçant dans leurs contextes les oeuvres exposées grâce à quelques indications…
On retrouve lors de l’exposition quelques uns des premiers croquis du dessinateur satirique. "Quand il est arrivé en France en 1968, avec son graphisme très dur, très sec, très expressionniste allemand, autant les gens d’Hara Kiri lui ont sauté au visage autant le public est resté très sage" rappelle Jean-Pierre Faur, le maître d’oeuvre de cette exposition dans le numéro spécial de Libération distribué à l’entrée de l’hôtel Saint-Simon.
C’est au final plus de 40 planches qui sont exposées, retraçant un parcours sans compromis. "Le style de Willem, déclare Stéphane Jarno dans Télérama, laisse rarement indifférent. Sans doute parce qu’il met mal à mal le corps," Difficile en effet de rester de marbre devant cette collection e dessins tous plus impressionnants les uns que les autres.
Le mauvais esprit qui caractérise son oeuvre ne l’a pas empêché de remporter le Grand Prix de la ville d’Angoulême en 2013. C’est le premier Néerlandais à le recevoir.
A suivre : L’exposition consacrée à Tardi et nos balades à travers les stands des éditeurs.