Le comportement de l’enfant à naître affecté par les épisodes de binge drinking de la mère durant la grossesse, c’est la confirmation apportée par cette étude danoise qui fait plus que rappeler que la consommation d’alcool pendant la grossesse, « même sans excès » peut affecter gravement la santé d’un bébé. Conclusions dans la revue European Child & Adolescent Psychiatry.
Cette étude définit l’unité d’alcool comme 12g soit plus que la mesure unitaire habituelle prise en compte soit 8g et le binge drinking comme 7,5 unités (normales), ce qui correspond à plus de 3,5 verres de vin en une fois.
Les auteurs rappellent les recommandations qui sont d’éviter strictement l’alcool durant la période de conception et la grossesse et, en cas d’écart, de ne surtout pas dépasser une à 2 unités une ou 2 fois par semaine sous peine de risques de santé graves pour le bébé.
Les chercheurs de l’Université de Copenhague et de différents instituts de recherche danois ont étudié les données de 37.517 femmes participant à la Cohorte nationale de naissance danoise pour évaluer l’association entre une consommation maternelle excessive d’alcool pendant la grossesse, à stades précoce et tardif et le comportement et le développement émotionnel de l’enfant, à l’âge de 7 ans.
Pendant la grossesse, les femmes ont été interrogées sur leur consommation d’alcool à 16 et 30 semaines, puis 6 mois après l’accouchement. Les participantes ont été réparties en 3 groupes :
· Consommatrice sans excès,
· Binge drinkers précoces (avant 16 semaines de grossesse)
· Binge drinkers tardives (après 30 semaines de grossesse)
· Les binge drinkers de milieu de grossesse ou à la fois précoce et tardive ont été exclues.
A l’âge de 7 ans, le comportement et le développement émotionnel des enfants a été évalué par questionnaire. Les données ont été rapprochées et les facteurs de confusion possibles ont été pris en compte.
Les enfants exposés au binge drinking de leur mère, durant la grossesse, que ce soit au stade précoce ou tardif, présentent des scores » d’extériorisation » plus élevés que les enfants non exposés. Cela signifie que l’enfant présente plus de propension à l’agressivité voire à la transgression. Cet effet apparaît plus prononcé chez les enfants exposés tardivement.
En revanche, aucune association statistiquement significative entre une consommation maternelle excessive d’alcool et des composantes du TDAH, dont l’hyperactivité n’a été constatée.
De subtiles différences de comportement ? Oui, mais à 7 ans. Des différences, qui pourraient devenir plus marquées plus tard dans la vie et qui augurent un risque plus élevé de problèmes comportementaux et émotionnels.
Néanmoins, il peut arriver que des femmes consomment de l’alcool en excès, avant d’apprendre qu’elles sont enceintes, cette étude ne doit pas les alarmer, précisent les auteurs…
Source: European Child & Adolescent Psychiatry January 5 2014 DOI10.1007/s00787-013-0511-x
Is alcohol binge drinking in early and late pregnancy associated with behavioural and emotional development at age 7 years? (Visuel© JPC-PROD – Fotolia.com)
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