Azimut (T2) Que la belle meure

Publié le 30 janvier 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Scénario de Wilfrid Lupano, dessin de Jean-Baptiste Andréae, Public conseillé : Adulte, adolescent, homme ou femme

Style : Conte onirique, aventure fantastique Paru chez Vents d’ouest, le 22 janvier 2014


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L’histoire

Sur l’étang, la Reine Ether, la génitrice de Manie Ganza, chasse !
Ses proies : des oiseaux « Chronoptères », comme la « Clepsigrue », qu’elle tue avec une redoutable précision, puis s’empresse de boire l’eau des Clepsydres de leurs corps.
Après avoir échappé au roi Irénée le Magnanime à bord du ballon gonflable, l’équipage de la belle Manie accoste la citée dans le ciel du Baron Chagrin.
L’hôte du lieu les accueille à sa façon, dans ce château dénué de couleur : « Mélodie de cris » et robe gothique pour son invité de marque.
Comblé par cette visite, le Baron propose à Manie de la rejoindre à ses côtés, éternellement…
Dans son exploration de la cité, « La Pérue » tombe sur un oiseau mécanique géant qu’il réanime avec un « crône »…

Ce que j’en pense

Toujours aussi onirique et déjanté que le premier tome, Lupano et Andréa nous offrent une seconde claque. Tendez la joue, ça vous réveillera !
Dès le premier opus d’ « Azimut », j’étais tombé sous le charme de leurs univers fantastique et poétique (voir notre chronique). C’est donc avec beaucoup d’impatience que j’attendais ce deuxième tome qui se faisait désirer. Et ben, je ne suis pas déçu !
Les deux auteurs continuent de développer leur univers merveilleux, souvent loufoque et absurde, que ne renierait pas Lewis Caroll. Bestiaire peuplée de « gentilles » chimères (four ambulant, cochon-tirelire), concepts personnifiés (le temps, le Pôle-nord) et superbe pépé aux formes affolantes (la Sublime Manie Ganza), ces deux-là s’amusent à fond la caisse et mélangent avec bonheur leurs univers personnels !

Le scénario

Maintenant que le monde est posé, Lupano commence à tirer les fils. Les vrais enjeux d’ »Azimut » (le temps qui passe et la mort en bout de course) commencent à apparaître plus clairement. Tout en continuant la visite de ce monde fantastique, il dévoile la personnalité de Manie et les enjeux : la vie éternelle ! Avec cette thématique dramatique, il déroule un récit plus sombre, plus dense.
Parallèlement, il développe un second arc narratif centré sur Aristide. Le petit groupe, qui s’interroge sur le « Pôle nord » perdu trouve une réponse à cette aberration aussi fantaisiste qu’ironique. C’est bien le seul pan du récit encore souriant…
Enfin, les scènes d’ouverture et de fin avec la reine Ether laissent présager un retournement de situation intéressant. Même s’il est encore difficile de savoir où Lupano nous emmène, son voyage onirique me « botte » carrément !

Le dessin

Le dessin de Jean-Baptiste Andréae me subjugue complètement. Son trait délicat, rehaussé par des couleurs directes de toute beauté, me fracture la pupille. J’ai beau chercher : je ne trouve pas de défauts. Décors, découpage, personnages, tout colle à merveille à cet univers foisonnant.
Quant à Manie, la sublime Manie, la pulpeuse Manie…Je vous laisse admirer sa plastique…
Notez quand même que ce second tome change de ton dans le Palais du baron Chagrin. Jean-Baptiste ne nous abreuve plus de ses couleurs chaudes, mais d’un camaïeu de gris dépressif et moribond. Après ce passage dur et froid, les décors extérieurs paraissent encore plus vibrants et vivants.

Pour résumer

Merveilleux fantastique, décalé, inventif, absurde, le monde de Lupano et de Andrea a tout pour plaire. Ne résistez pas, laissez vous aspirer dans cet ovni BDPhyle, beau comme un rêve, terrible comme un cauchemar !