Dans les pas d'Hester
Flâner dans Boston
Un roman qui sans être extraordinaire m’a permis de passer un bon moment lors des fêtes de fin d’année quand on est que moyennement attentif à ce qu’on lit parce qu’autour de soi ce sont les préparatifs, les petits enfants qui réclament de l’attention et parce qu’on a un peu la tête ailleurs.
Le roman de Patricia Reznikov se lit facilement et avec un certain plaisir, je me suis laissée prendre à son héroïne dès la première phrase « Un jour, mon appartement a brûlé, et avec lui, toute ma bibliothèque » je dois dire qu’immédiatement j’ai été prise d’un grand intérêt pour Pauline qui, pour accepter les blessures de sa chair et accepter ce coup du sort, part à Boston sur les traces du seul livre qu’elle a pu sauver du désastre : La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne. « Depuis que j’avais retrouvé cet exemplaire, depuis que j’avais lu et relu le roman de Hawthorne, j’étais fascinée par la figure d’Hester Prynne »
Lilian Gish dans le rôle d'Hester Prynne
Elle va rencontrer deux personnages improbables qui eux aussi ont des douleurs cachées et tentent de vivre avec. Georgia l’excentrique qui va lui pourrir un peu la vie mais bientôt être d’un secours précieux pour partir visiter les maisons occupées par Hawthorne et celles de ses amis les transcendantalistes, ces écrivains qui « désiraient étendre la spiritualité à toute l'existence » et un deuxième ami bienveillant :Blake le philosophe passionné de culture amérindienne.
La souffrance est très présente dans le roman d’Hawthorne et Pauline retrouve un peu de son vécu dans sa quête d’Hester Prynne.
On va croiser Thoreau bien entendu mais aussi Alcott, non ! pas l’auteur des Quatre filles, non non, son père !! On visite Salem, le lac de Walden et même le cimetière de Sleepy Hollow et son cavalier sans tête....et on fait aussi quelques balades parisiennes car Georgia a vécu à Paris.
Old Manse la maison des tanscendentalistes
On est toujours à mi-chemin de la quête littéraire et du guide touristique mais l’ensemble fonctionne.
Le voyage va s’avérer un bon traitement pour l’héroïne qui va métamorphoser sa douleur en leçon de vie. Pour le lecteur c’est un roman sans prétention, sans grand discours sur la nécessité de l’oubli, sur la présence parfois encombrante des souvenirs mais un roman sympathique dont l'héroïne dit « J'ai creusé ce livre dans tous les sens, pour y chercher une réponse, comme on remue une tombe » Je n'irai pas jusque là mais il m'a donné envie de relire La lettre écarlate.`
NB : un rien d’agacement pour des dialogue en langue anglaise que l'auteur traduit de façon intempestive au beau milieu du texte, ben alors ça sert à quoi les notes en bas de pages ? mais bon on oublie vite.
Voyez ce qu'en pense Annie et aussi Aifelle
Le livre : La Transcendante - Patricia Reznikov - Editions Albin Michel