Un peu comme cette région peuplée d’irréductibles gaulois qui ne veulent pas être soumis au joug Romain, la France est le premier pays à dire un « non » catégorique à l’exploitation de ses réserves en gaz de schistes face au géant Américain détenant les plus grosses réserves mondiales. Et la France a encore dit « non » récemment. Pourquoi ? Voici un nouvel article pour vos moments de procrastination !
Le gaz de schiste : l’origine d’une énergie fossile
Le gaz de schiste est en fait le même gaz naturel de ville que nous utilisons déjà, cependant la seule et majeure différence de ce gaz, c’est qu’il est difficilement exploitable : alors que le gaz naturel est issu d’une roche poreuse et donc facilement exploitable, le gaz de schiste provient d’une roche imperméable, plus en profondeur et difficile à exploiter.
Les méthodes d’exploitation de ce gaz.
Pour exploiter ce gaz, les américains ont développé plusieurs techniques, et l’une d’elle en particulier, la fracture hydraulique suscite les débats et les discussions entre les pro et anti gaz de schistes. Cette technique, la moins chère des techniques élaborées pour extraire ce gaz – comprenez la seule utilisée donc – est une technique très polluante. Comprenez aussi par très polluante, très polluante : les produits utilisés polluent les nappes phréatiques et les sols rendant impropres l’eau potable et l’exploitation agricole à la consommation.
Distribution mondiale des réserves en gaz de schiste
La fracture hydraulique en détails pour les curieux.
La fracturation hydraulique consiste à provoquer avant la mise en production du puits un grand nombre de micro-fractures (de l’ordre du millimètre) dans la roche contenant le gaz, ce qui rend celle-ci poreuse et permet au gaz ou à l’huile de schiste de se déplacer jusqu’au puits afin d’être récupéré en surface. La fracturation est obtenue par l’injection d’eau à haute pression (environ 300 bars à 2500 mètres de profondeur) dans la formation géologique en passant par le puits horizontal. L’eau qui est injectée est complétée avec des additifs variés dans l’eau afin d’améliorer l’efficacité de la fracturation : du sable de granulométrie adaptée, qui va s’insinuer dans les micro-fractures et empêcher qu’elles se referment ; des biocides destinés à réduire la prolifération bactérienne dans le fluide et dans le puits ; des lubrifiants qui favoriseront la pénétration du sable dans les micro-fractures ouvertes par la pression de l’eau ; des détergents qui augmentent la désorption du gaz et donc la productivité des puits. Source : Wikipedia.
Pourquoi interdisons-nous l’extraction de gaz de schiste en France?
Vous l’aurez compris dans les grandes lignes, en première position vient la pollution. Aux Etats-Unis, le gaz de schiste est majoritairement extrait du désert, ne posant pas les mêmes problèmes pour la population. En France, nous n’aurions pas la place d’extraire ce gaz de schiste sans contaminer une nappe phréatique et les sols cultivés.
En 2e position vient le coût économique : le gaz de schiste est un gaz naturel, qui serait soumis à la taxe des gaz à effet de serre. rendant le coût d’exploitation et de distribution trop importante sur le sol français.
D’un point de vue écologique pour finir, l’exploitation du gaz de schiste est un énorme gouffre à eau potable : quelques milliers de tonnes d’eau à chaque fracture hydraulique sont gâchés à chaque fois.Quand on sait que cette ressource devient de plus en plus rare… et que d’autres pays n’ont même pas de quoi boire à leur soif, c’est certainement une chose à éviter.
Quel est l’avenir de nos réserves en gaz de schiste?
Tout d’abord, sachez que ce gaz sous nos pieds ne va pas disparaitre : imaginez un futur où l’énergie devient vraiment rare, on sera content peut être de le retrouver. Outre cela, l’exploitation actuelle du gaz de schiste permettrait à la France de le revendre aux pays consommateurs (Allemagne, Espagne) et d’en garder pour ses besoins. Notez quand même que les énergies fossiles ne sont plus vraiment à la mode, et que la découverte d’une énergie renouvelable serait plus adapté au XXIe siècle!
Mais pas d’inquiétude : une loi constitutionnelle interdisant l’exploitation des gaz de schiste par fracture hydraulique vient d’être votée en juillet dernier (voir l’article très intéressant du Parisien), en attendant peut être de trouver une solution plus écologique, plus économique et moins polluante.