Infiniment

Publié le 12 mai 2008 par Lephauste

Il y a ce mot dans mon dictionnaire, un de ceux que l'on prononce à l'occasion, quand à date fixe il est bien temps d'évoquer la peau de chagrin, à laver sans bouillir, de nos "privilèges sociaux". Pentecôte, que l'on soit du rite chrétien, que l'on soit de nulle part, comme c'est de plus en plus le cas, que l'on soit de la bigarrure, du patchwork confessionnel où tout simplement employé à faire fructifier le capital, qui n'est rien de plus que du soviet sauce suprême à la mode dividendes, nous sommes en ce jour concernés par le vol en piqué de l'esprit saint au dessus de nos nuques brisées.

Que fais tu à Pentecôte,  me demandait un chômiste de mes amis ? Je bosse, lui répondis-je. Et tout à coup un désert s'ouvrit devant moi, un désert où tel le chien du proverbe, je hurlais à la mort sous la caresse du vent oxydé de Mai. Un désert tel qu'il me laissait voir que l'infini avait été depuis peu achevé et qu'il se recroquevillait au fond de l'impasse de nos cranes caves. L'infini est au fond de l'impasse.

Alors dans le ciel pur couvrant mon monde d'aryens repus je vis comme un cerf volant tenu d'une main ferme par l'agent du trésor, l'esprit saint se débattre dans les courants d'air de la doctrine. j'aurai du bien sûr me jeter toutes dents aiguisées sur la fine amarre mais... je bosse, je bosse, je trime, je fais la prostituée, je suis un prostitué et de Pentecôte je ne me compte qu'en heurts supplémentaires. Infiniment maté. 

C'est triste, me dit cet ami, ce bon ami. Mais lui il s'en fiche il est chômiste, salaud de chômiste ! De ceux qui fichent en l'air notre patient travail de suicidaires.

L'infini est au fond de l'impasse.