POLITIQUE > Art.16bis de la loi sur l'égalité hommes-femmes : les écoles de journalisme dans la rue?

Publié le 29 janvier 2014 par Fab @fabrice_gil
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L'article 16 bis de la loi sur l'égalité hommes-femmes qui a été voté, hier après-midi, provoque une levée de boucliers dans les écoles de journalisme. Cet article fait suite à un amendement issu de la commission culturelle de l'Assemblée nationale qui fait obligation à l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur au journalisme à prodiguer «un enseignement sur l’égalité entre les femmes et les hommes».
L'article 16 bis a provoqué plus que de  l'étonnement à la Conférence des écoles de journalisme (14 écoles inscrites à la convention nationale des journalistes et donc reconnues par la profession). "Ainsi, de manière inédite dans une démocratie, les députés ont introduit dans le projet de loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes une obligation faite à l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur au journalisme de modifier leurs programmes. Aujourd’hui, c’est l’égalité homme-femme ; demain, quelles seront les autres "matières" dont l’enseignement deviendra obligatoire aux yeux des députés?" peut-on lire dans un communiqué publié lundi.
Les écoles de journalisme dénoncent "l'ingérence du législateur" - La Conférence des écoles de journalisme s’étonne aussi "du ciblage dont ses formations font l’objet. En effet, aucune autre formation qui pourrait être concernée par ces questions (commerce, ressources humaines, audio-visuel, publicité, ENA, etc.) ne fait l’objet d’une telle injonction" Hervé Demailly, président fraîchement élu de la Conférence précise : "C'est une réaction à l'ingérence du législateur. On a tiré la sonnette d'alarme. Ce serait bien la première fois que l'on définirait les contenus de l'enseignement supérieur à l'Assemblée nationale (...) C'est un problème de société. Pourquoi stigmatiser les écoles de journalisme plutôt que d'autres ? Cela paraît d'autant plus surprenant quand on sait que la population en écoles de journalisme est actuellement composée d'environ 60 % de femmes. Sans compter que dans nos écoles, on développe déjà l'approche critique des sujets de sociétés!" souligne, Hervé Demailly, également responsable de l'enseignement au CELSA (école de journalisme de Paris IV-Sorbonne).
Les députés et le gouvernement prêt à la discussion - Sébastien Denaja, député PS de la 7e circonscription de l'Hérault, rapporteur de la loi, se défend de toute stigmatisation : "Cet article est en cohérence avec la loi. Il  va dans le sens d'une meilleure représentation des femmes à travers les médias", explique-t’il. "Mais à ce stade : (la loi votée en première lecture), la discussion reste ouverte. En tant que rapporteur de la loi je suis prêt à évoluer sur la question. A titre personnel, j'étais même défavorable à cet amendement. Soit on s'occupe de tous les métiers soit de personne. De plus, je suis un grand défenseur du principe d'indépendance de l'enseignement supérieur» précise-t-il.

Déjà, assure Sébastien Denaja, le début de polémique a donné lieu à discussion avec Najat Vallaud-Belkacem la ministre des Droit des femmes, elle aussi prête à écouter les doléances des écoles de journalisme sur le sujet. L'article peut encore être modifié au Sénat et en deuxième lecture à l'Assemblée Nationale.FG avec Le Parisien

Rappel - art. 16 bis de la loi égalité hommes/femmes : les formations à la profession de journaliste dispensées par les établissements d’enseignement supérieur comprennent un enseignement sur l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les violences faites aux femmes et les violences commises au sein des couples.