Tu ne critiqueras point
Ce film retrace l’histoire de Moïse. Ce garçon abandonné à la rivière par sa mère pour éviter son extermination par les Egyptiens est recueilli par ces derniers. Quel hasard ! Sauvé par les tortionnaires de son peuple. Elevé par les mêmes, il va prendre faits et causes pour les esclaves juifs, ses pairs ; sans même savoir qu’il est des leurs. Et va les conduire vers la libération.Cecil B. De Mille, 75 ans, veut réaliser le plus grand film de tous les temps avec ce remake de son propre film muet. Ce projet pharaonique a nécessité 2 ans de préparation, 2 ans de tournage et une grosse post production liées aux effets spéciaux. Les décors font carrément carton pâte, les costumes sont clinquants mais eux réussis, les brushing parfaits ; le tout fait tout de même très kitsch. Ce film reflète bien le gigantisme hollywoodien de l’époque. La mise en scène est aussi très statique et académique, la direction d’acteur très théâtrale, c’est donc éprouvant ; malgré une grande indulgence. Le film est en fait très peu inspiré et ne prend jamais l’envolée que méritait le sujet. Excepté le moment où la mort, symbolisée par un nuage de fumée plaquée au sol s’empare des premiers nés. Les effets spéciaux ont certainement été bluffant pour l’époque. De fait, au rang des rares satisfactions : les scènes de construction des temples par les esclaves sont à la fois grandioses et dramatiques, nous montrant jusqu’aux différentes étapes de fabrication des briques ; très documenté. Yul Brunner offre aussi une interprétation de Ramsès très convaincante.Même la nostalgie ne sauve pas un film aux gros sabots, très ampoulé et peu inspiré… Voyez plutôt « Cléopâtre » de Mankiewicz, c’est une autre dimension.
Sorti en 1956