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Renaissance : influences et traits distinctifs

Publié le 29 janvier 2014 par Aelezig

Les architectes de la Renaissance s'inspirent de l'architecture romaine antique. Mais l’ornementation, les besoins, la géométrie des édifices et l'ordonnance des villes ne sont plus les mêmes que ceux de l'Antiquité ; il y a désormais quantités d'églises chrétiennes et les riches négociants désirent des palais magnifiques pour montrer leur prestige ; à l’inverse, gymnases, amphithéâtres, grands stades et bains publics, indispensables à la ville antique, ne sont plus à l'ordre du jour. On étudie donc les ordres anciens pour les employer à de nouveaux types d'édifice.

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Palazzo Rucellai, Florence

Les sources

L’Italie du XVe siècle, et plus particulièrement la cité de Florence, est le berceau de la Renaissance. Le nouveau style architectural s'y démarque d'emblée du gothique par une recherche consciente d'un petit nombre de constructeurs, désireux de faire renaître un « Age d'or » révolu : celui de l'Antiquité romaine. Les recherches des érudits sur l'architecture des Romains s'inscrivent dans le mouvement général de l'Humanisme. Plusieurs facteurs expliquent ce renouveau.

Déjà au Moyen Age, les architectes italiens marquent une préférence pour les formes clairement définies et des choix structurels raisonnés. L’Italie n'adoptera jamais entièrement les canons du style gothique. Hormis la Cathédrale de Milan, qui fut essentiellement l'œuvre de constructeurs germaniques, peu d'églises italiennes présentent cette quête de la verticalité, les gerbes de pinacles, la pierre sculptée et les croisées d'ogives qui caractérisent l’Architecture gothique des autres pays d’Europe.

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Basilique Sant' Agostino, Rome

La présence, surtout à Rome, d'innombrables vestiges des édifices romains témoignant de ce qu'avait été le style classique, inspirent les artistes.

Avec la fin de la détention des papes en Avignon, en 1377, Rome retrouve sa richesse et son rayonnement politique, et la Papauté son autorité en Italie. Les papes postérieurs, et tout particulièrement Jules II (1503–13), cherchent dès lors à étendre leur pouvoir et leur prestige dans la Péninsule. A la suite de Rome, chaque ville aura la même aspiration à célébrer le christianisme.

Les grandes villes d’Italie du Nord tirent une immense prospérité du commerce avec le reste de l’Europe et du monde ; les ports sont bien équipés. Au milieu de cette agitation commerciale, une famille de négociants commence à s'intéresser à une activité encore plus lucrative : le prêt à intérêts. Les Medicis deviennent pour un siècle les banquiers de toutes les grandes familles princières d’Europe, et bientôt, par leurs relations et leur puissance financière, parviennent à se faire admettre dans l’aristocratie. Au contact des humanistes, les grandes fortunes comprennet que, de même que l’Académie de Platon à Athènes, il appartient aux hommes favorisés par la fortune et l'éducation de participer à la promotion de l'enseignement et des arts. Ainsi, les familles patriciennes, les Medicis de Florence, les Gonzague de Mantoue, les Farnèse de Rome, les Sforza de Milan, réunissent autour d'elles des cénacles de savants et d'artistes, dont elles assuraient à la fois le bien-être matériel et la notoriété.

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Dôme de la basilique Saint-Pierre, Rome

Les débuts de l’imprimerie, la redécouverte de nombreux écrits des Anciens, l’exploration outre-mer et l'extension des routes commerciales bouleversent les connaissances. A la faveur de l'étude des autres religions et philosophies, on admet que partout Dieu a instauré et maintenu le cosmos ordonné, il appartient donc à l’Homme d'instaurer et de maintenir cet ordre.

Emergence de la notion de plan

Les édifices de la Renaissance sont généralement à plan carré, un parti-pris de symétrie. Et quand il n'est pas carré, il obéit à des règles de proportions, à partir de la notion de "module". Ainsi, pour une église, ce « module » est souvent la largeur d'une aile, et il est répété pour tout les éléments de l'édifice. On attribue à Filippo Brunelleschi la préoccupation de combiner les proportions du plan au sol avec celles de la façade, quoiqu'il ne parvînt jamais véritablement à appliquer cette contrainte dans la pratique. Le premier édifice à la satisfaire est Saint-André de Mantoue, l’un des chefs d'œuvre d’Alberti. L'adoption du plan, soigneusement dessiné, ne s'impose qu'au XVIe siècle et culmine avec l’œuvre de Palladio.

Façade

Les façades de la Renaissance présentent un axe de symétrie vertical. Les façades des églises sont fréquemment surmontées d'un fronton et divisées régulièrement (« rythmées ») de pilastres, d’arcs et d’entablements. Baies et colonnes dessinent une progression vers le centre.   Les hôtels particuliers sont souvent surmontés d’une corniche. Les ouvertures ponctuent régulièrement les différents étages, et la porte, au centre de la façade, est surlignée par un balcon ou des ornements rustiques. La façade du Palazzo Rucellai, à Florence, avec ses trois séries de pilastres (un genre par étage), est l'un des premiers hôtels de ce genre, et elle a été souvent copiée par la suite.

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Tempietto San Pietro in Montorio, Rome

Colonnes et pilastres On utilise pour la conception des colonnes les trois ordres romains : dorique, ionique et corinthien, auxquels Sebastiano Serlio et ses successeurs ajoutent deux autres ordres : le toscan et le composite. Ces ordres peuvent avoir une fonction structurale, comme base d'une arcade ou d'un architrave, ou être purement décoratifs, engagés dans une muraille (pilastre).   Voûtes et arcs

Les arcs sont soit en plein-cintre, soit (dans le style maniériste) surbaissés. Ils se déclinent souvent en arcades, supportées par des murets ou colonnes. Les voûtes sont à plan carré, à la différence des voûtes gothiques, qui étaient le plus souvent à plan rectangulaire. La voûte en berceau réintègre la grammaire architecturale.

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Ospedale degli Innocenti, Florence

Cathédrales

Le dôme, rare au Moyen Age, retrouve sa place dans l'architecture européenne grâce à l’exploit de Brunelleschi sur l’église Santa Maria dei Fiori et à l’usage qu’en a fait Bramante à la basilique Saint-Pierre de Rome (1506). Le recours au dôme devient fréquent pour les églises, non seulement parce que c'est une structure immédiatement reconnaissable, mais aussi pour recouvrir des espaces intérieurs de l'édifice. Plus tard, il trouve des applications à l'architecture civile, comme avec la Villa Rotonda de Palladio.   Plafonds

Les toits comportent des plafonds plats ou à caissons, souvent peints ou sculptés.

Portes

Les portes comportent des linteaux carrés. Elles peuvent s’inscrire dans une arche ou être surmontées d’un fronton, triangulaire ou surbaissé. Les entrées dépourvues de porte sont le plus souvent des arches dont le voussoir de clef (clef de voûte) est mis en valeur par une pierre plus massive ou un ornement quelconque.

Baies

On abandonne le vitrail. Les fenêtres vont par paire et s’inscrivent dans des arcs en plein-cintre. Elles comportent des linteaux carrés et sont surmontées de frontons triangulaires ou surbaissés, souvent en alternance. Le palais Farnese de Rome, commencé en 1517, est caractéristique à cet égard.

Au cours de la période maniériste, le recours à l’arche « palladienne », une ouverture surmontée d'un arc en plein-cintre et flanquée de deux baies plus petites surmontées d'un fronton carré, connut une vogue croissante.

Murs

Les murs extérieurs sont généralement en maçonnerie de parpaings soigneusement appareillée, par assises horizontales. Les angles de l'immeuble sont fréquemment soulignés par un chaînage d'angle à bossage (en relief). Les raccords se font en principe à angle droit (les angles obtus ou aigus sont désormais proscrits). Le rez-de-chaussée est ordinairement de style toscan ou rustique, comme on peut le voir sur cet édifice modèle qu'est le Palazzo Medici-Riccardi (1444–1460) de Florence. Les cloisons intérieures, peintes à la chaux, sont lisses et de ton uni. Dans les salles d’apparat, les cloisons sont décorées à la fresque.

Décoration

Les murs, linteaux, meneaux, moulages, etc. sont sculptés avec une extrême précision : en effet, le respect scrupuleux et l’imitation de l'art des Anciens constituent des traits caractéristiques de l'architecture de cette période. L'exécution des ordres d'architecture imposait la sculpture d'une ornementation très précise, tant par la forme que les dimensions (respect du « module »). En ce domaine, les architectes étaient plus ou moins sourcilleux sur la conformité aux canons antiques, et il est vrai que dans certaines situations, les règles n’étaient données ni chez Vitruve, ni inscrites dans les ruines : c’était particulièrement le cas pour les chaînages entre deux murs. Autour des portes et des fenêtres, les moulages étaient plus souvent en saillie qu’engagés dans des niches, comme dans le gothique ; au contraire, les effigies sculptées ou statues étaient posées dans des niches ou des trompes, ou reposaient sur des plinthes. Contrairement à l’architecture médiévale, elles ne sont plus solidaires de leur socle.

Urbanisme

La relation église-palais-place est placée au centre de la réflexion. Les rues sont perçues non seulement comme un régulateur de flux, mais également comme un moyen d’afficher son prestige, d’où l’élaboration de façades spécifiques. La ville, en plus des églises et hôtels particuliers, s’orne de villas et de places publiques.

D'après Wikipédia


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