de Sam Médian alias Olivier Damien
Val-de-Marne, 1999. « Douché et armé d’un café dans chaque paupière, je me sentais prêt à affronter mon premier cadavre « sans tache », selon l’État-Major de la Crim’. J’avais pourtant du mal à croire ce que tout technicien de scène de crime aurait pointé du doigt comme une hérésie. Il n’existe aucun crime sans trace, aucun corps qui ne recèle son lot de petits indices, disséminés çà et là, à courte ou moyenne distance du cadavre. Je me dirigeais donc sur place, sans avoir à passer par la case départ, où je n’avais d’ailleurs aucune envie de croiser mon Big Boss pour le moment. Celui-là même qui venait de me sortir du lit, avec la délicatesse d’un rouleau-compresseur. »
Bois de Vincennes, avril 2002 : « Je résume : un homme 30 ans, pantalon en bas des jambes et le sexe aussi, presque… Le reste est couvert de sang et entouré de feuilles mortes, ainsi que d’une kyrielle d’indices confondants. Bienvenue dans mon monde ! En bref, c’était toujours à moi qu’il appartenait de débrouiller ce genre d’affaires.
Crime d’un psychotique, « oeuvre » d’un sérial killer, meurtre circonstanciel ? Pour l’instant, j’avais les idées aussi claires que l’eau de rinçage s’écoulant de mes bottes, qui, je vous le rappelle, étaient couvertes de boue. Comme la page blanche s’impose à l’écrivain, le flou total emplissait mon cerveau d'enquêteur... »
Éditions KIROGRAPHAIRES