En 2007, le groupe de rock français Dionysos sortait l’album « La mécanique du cœur » où les chansons narrent une histoire. En 2014, l’adaptation cinématographique voit le jour. C’est Mathias Malzieu, chanteur du groupe, et Stéphane Berla, réalisateur de clip, qui réalisent ensemble le long-métrage. Olivia Ruiz, Grand Corps Malade, Jean Rochefort et Mathis Malzieu doublent les personnages . « Jack et la mécanique du cœur » sort dans nos salles obscures le 5 février 2014.
Synopsis : Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Le Docteur Madeleine le sauve en remplaçant son cœur défectueux par une horloge mécanique. Il survivra avec ce bricolage magique à condition de respecter 3 lois dont celle de ne jamais tomber amoureux. Sa rencontre avec Miss Acacia, une petite chanteuse, va précipiter la cadence de ses aiguilles …
« Jack et la mécanique du cœur » est un film d’animation bien singulier. Tout d’abord, même si c’est un film d’animation, il s’adresse majoritairement aux adolescents et adultes, plutôt qu’aux jeunes enfants. Pour leur première réalisation, Mathias Malzieu et Stéphane Berla livrent une adaptation, de l’album musical éponyme du groupe Dionysos, avec du charme et une poésie envoûtante. On peut multiplier les connexions avec les œuvres du réalisateur Tim Burton, notamment « Edward aux mains d’argents ». En plus de partager les mêmes thèmes de la différence et du monstre, « Jack et la mécanique du cœur » possède cette poésie Burtonienne qui lui sied si bien. Pendant les une heure et quarante-deux minutes du film, qui passent à une vitesse folle. Les événements s’enchaînent facilement grâce à un vrai sens du rythme. « Jack et la mécanique du cœur » est écrit comme une symphonie : cohérente de bout en bout et avec un rythme … musical, qui plus est.
Les personnages sont écrits à la manière d’une tragédie grecque. Les personnages possèdent tous une caractéristique psychologique ou leur présence dans le récit a un but très précis. Jack, cette version miniature d’un Edward Burtonien, est le personnage principal du film et celui qui essaye de vivre avec cette image de monstre. Miss Acacia représente une déesse que Jack vénère, recherche dans toute l’Europe, tandis que Joe est ce nemesis, cet alter-ego au fond méchant, qui lui aussi se bat pour le cœur de la belle. George Méliès, doublé avec brio par Jean Rochefort qui lui offre une véritable identité, est à la fois le confident du personnage principal et celui qui va l’aider. Ce personnage permet aussi au film d’aborder le cinéma, puisque le personnage a réellement existé et a été un précurseur dans ce domaine. Inutile de vous dire que les voix des acteurs qui doublent les personnages offrent cette singularité au film, par des choix de voix toutes aussi singulières.
Même si le film possède assez de ressemblances avec d’autres, « Jack et la mécanique du cœur » possède son identité, bien marquée, notamment grâce à son animation. C’est simple, je crois n’avoir vu aucun autre film d’animation qui lui ressemble. Cette animation perpétue ce charme et ce dépaysement total que provoque ce long-métrage. La réalisation de Mathias Malzieu et Stéphane Berla fonctionne très bien, notamment avec les raccords entre les plans, qui sont tous bien pensés. On ne sent jamais vraiment de véritables coupes dans les séquences, les plans s’imbriquent les uns dans les autres dans une sorte d’évidence. Les musiques, elles aussi, deviennent évidentes dans ce récit aux tonalités de conte fantastique rock. Elles représentent à la fois l’originalité du film et sa qualité la plus sûre. « Jack et la mécanique du cœur » est un film d’animation qui s’écoute et à l’illustration magnifique. Il n’y a pas que les américains qui savent faire de l’animation.
« Jack et la mécanique du cœur », est ce film d’animation à voir absolument en ce début d’année. Un premier long-métrage réussi, très joli, où la musique s’empare littéralement de l’ensemble pour, au final, livrer une œuvre singulière … Chose que l’on ne voit pas assez souvent sur nos écrans.
Jack et la mécanique du cœur. De Mathias Malzieu et Stéphane Berla. Avec les voix originales de Mathias Malzieu, Olivia Ruiz, Grand Corps Malade, Jean Rochefort, Rossy de Palma, …
Sortie le 5 février 2014.