Rashad Harden, signé chez Hyperdub, a produit avec Double Cup un album très anglais dans l’esprit, mais avec son âme américaine malgré tout, et ce mélange alternatif est réussi au point de nous y perdre : est-ce un disque américain ou anglais au final ?
La réponse semblerait toujours très difficile à avancer, s’il n’y avait pas eu l’aide des vocalistes tels Spinn sur huit titres et Taso à quatre reprises, sans oublier des apparitions uniques de DJ Phil, Addison Groove, Manny et Earl.
Musicalement, la drum’n’bass n’est jamais loin, de même les ambiances hip-hop typiquement « cainri » non plu.
En parfaite synthèse, DJ Rashad doit son succès à ses ambitions parfaitement maîtrisées, dans un album qui plaira autant voire davantage aux amateurs de hip-hop que de musique électro. L’influence aussi froide que pesante de sa Chicago natale s’en ressent d’ailleurs à chaque instant.
Double Cup deviendra-t-il un album-wagon propulsé par la locomotive Endtroducing de DJ Shadow ? Sans pouvoir ni vouloir vous apporter le moindre élément de réponse, je conclurai juste en nommant mes titres préférés de cet album qui globalement ne me convainc systématiquement.
Le plus électro va assurément à la collaboration avec Addison Groove et leur « Acid bit ». La perle d’n’b est « I’m too high ». Le morceau le plus lourd, et hip-hop, est « Pass that shit ». Quant aux titres les plus emblématiques sûrement, la paire « I don’t give a fuck », « Double cup » vous permettra sans hésitation de tout de suite vous sentir concerné par cette musique résolument du 21ème siècle, et pourtant tellement inspiré par les années 90.
(in heepro.wordpress.com, le 29/01/2014)