La conversion de cellules de peau humaines en cellules souches épithéliales génératrices de follicules pileux par cette équipe de l’Université de Pennsylvanie, marque une étape supplémentaire vers le développement de traitements pour la perte de cheveux. Mais pas seulement. Ces travaux, présentés dans Nature Communications, suggèrent aussi une approche pour générer un grand nombre de cellules souches épithéliales humaines pour l’ingénierie tissulaire, la cicatrisation des plaies et d’autres troubles dégénératifs de la peau.
Près de 70% des hommes sont touchés par une calvitie ou alopécie androgénétique, une affection souvent mal vécue, ouvrant un très large besoin non satisfait de traitements permettant de combler ces « lacunes folliculaires ». Parmi les pistes poursuivies par la recherche, celle des cellules souches,
Permettant en théorie de régénérer les follicules pileux manquants ou mourants. Malheureusement, jusqu’ici, il n’a pas été possible de générer un nombre suffisant de cellules souches génératrices de follicules.
Récemment, une équipe de l’Université de Columbia est parvenue à stimuler la production de follicules pileux à partir de papilles dermiques, des cellules présentes dans la couche superficielle de l’épiderme. Une équipe de l’UCL est parvenue à identifier plusieurs protéines impliquées dans la repousse et le cycle du cheveu puis, à partir de cellules souches, à régénérer les follicules pileux. Ici, l’équipe de l’Université de Pennsylvanie décrit le procédé de conversion en grand nombre de cellules adultes en cellules souches épithéliales (epithelial stem cells- EpSCs), qui une fois implantées, parviennent à régénérer la peau humaine et les follicules pileux.
Des cellules souches « folliculaires » à partir de cellules de peau : Le Dr Xiaowei, professeur agrégé de pathologie et de dermatologie montre sur des souris immunodéprimées la régénération de différents types de peau humaine et des follicules pileux, suggérant la possibilité de régénérer aussi le cheveu chez l’Homme. Les chercheurs sont partis de cellules de peau humaine, appelées fibroblastes. Par ajout de 3 gènes, ils ont converti ces cellules en cellules souches pluripotentes induites (CSPi), des cellules capables de se différencier en plusieurs types de cellules, converti ces cellules CSPi en cellules souches épithéliales génératrices de follicules pileux. Leur protocole s’avère capable de convertir plus de 25% des CSPi en cellules souches épithéliales en 18 jours. Enfin, lorsque ces cellules folliculaires sont greffées sur la peau de souris immunodéficientes, elles régénèrent l’épiderme et des follicules structurellement similaires aux follicules pileux humains.
Des cellules souches épithéliales génératrices aux nombreuses applications possibles, selon les chercheurs, de la cicatrisation des plaies, à la cosmétique, et à la régénération des cheveux.
Mais ces cellules souches épithéliales dérivées de cellules souches ne sont pas « prêtes à l’emploi ». Un follicule pileux contient des cellules épithéliales mais aussi ce type particulier de cellules souches adultes appelé papilles dermiques. L’équipe a donc résolu ici la moitié du problème, et doit maintenant trouver le moyen de produire de nouvelles cellules papilles dermiques.
Source: Nature Communications 28 January 2014 doi:10.1038/ncomms4071 Generation of folliculogenic human epithelial stem cells from induced pluripotent stem cells (Visuel@ Ruifeng Yang, Perelman School of Medicine, University of Pennsylvania)
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