À quelle loi suprême obéissent le cristal de neige, la pyrite, l’arachnide à la conscience figée qui construit avec une invincible sûreté sa toile géométrique dans la nuit ? Ou le végétal disposant ses délicates et vertigineuses architectures ?
Mozart, dans sa Correspondance décrit avec une grande simplicité ce genre de processus. Il dit “Lorsqu’une idée me vient, j’y réfléchis, et peu à peu, les choses s’organisent ; et si je ne suis pas dérangé, généralement, au bout d’un moment je vois tout d’un coup.” [...] Ce mécanisme enfoui veillant sans cesse, le tout s’organise autour de l’idée, thème, motif, cellule, peu importe. La nature ne procède pas autrement où chaque germe porte en soi son terme.
Pierre Vidal, Bach et la machine-orgue, 1973, Stil éditions, p. 21