Si la gestion de la temporalité du récit surprend d’entrée, le temps qui passe constitue l’un des principaux sujets de cet album qui s’amuse à dénoncer notre société de consommation, ainsi que le monde de l’édition. Blutch plonge en effet le lecteur dans un futur où les gens ne savent plus à quoi ils travaillent et ont donc perdu tout lien avec le produit de leur labeur. Cette critique acerbe du monde du travail s’attaque en particulier aux éditeurs qui exploitent leurs auteurs à succès et regardent d’un mauvais œil ceux préfèrent travailler à l’ancienne.
L’atmosphère très seventies des planches dessinées par Blutch et colorisées par Isabelle Merlet contribue à accentuer l’aspect décalé du scénario.
Une histoire onirique et déstabilisante, qui invite à réfléchir sur la vie, le travail, l’amour et le temps qui passe…