Top albums 1990

Publié le 28 janvier 2014 par Toto

Comme l'actualité est somme toute assez calme en ce début 2014, je profite de l'occasion pour me replonger dans mes tops annuels. J'en étais arrivé dans mon compte à rebours à 1990. Et c'est peu dire que ce millésime ne fut pas extraordinaire. C'est bien simple en y regardant de plus près, les disques sélectionnés ci-dessous sont pour la plupart l'oeuvre d'artistes ou groupes incontournables de l'histoire de rock, mais ce ne sont jamais ou presque leurs meilleurs. Les rares exceptions sont évidemment les La's et leur unique album mythique ou encore les Depeche Mode dont le "Violator" est d'assez loin ce que Dave Gahan et Martin Gore ont pu produire de mieux. Bien sûr, il y aussi les Pixies dont les quatre disques sont chacun à leur manière des chefs d'oeuvre du genre. "Bossanova" ayant donc profité d'une année plus clémente pour s'imposer en première place de mon top 1990.
10- John Cale & Brian Eno - Wrong Way Up
Deux légendes du rock décident de marier leur savoir faire pour un disque au final assez bancal, hésitant entre l'univers de chacun. "Wrong Way Up" a beau être kitsch et léger, il n'en demeure pas moins comme le dernier bon disque des deux acolytes. Sans doute, parce que depuis, l'un comme l'autre ont perdu cette fraîcheur. Voulant retrouver l'inventivité de leurs débuts, ils ont oublié que parfois la musique peut juste être une belle récréation.
9- Yo La Tengo - Fakebook
Je l'ai déjà dit. Je suis définitivement tombé amoureux de Yo La Tengo en 2013. Oui, il m'en a fallu du temps. Ceux qui les connaissent depuis leurs débuts préféreront peut-être ce "Fakebook" au dernier "Fade". En tout cas, c'est la même fluidité des guitares, la même chaleur dans les voix. A la différence près que sur "Fakebook", ils reprenaient encore les chansons des autres, notamment "Andalucia", tiré de "Paris 1919", meilleur album de John Cale.

8- The Fall - Extricate
"Extricate" ou la fin de la meilleure période The Fall : les années 80. L'inspiration du célèbre groupe de l'inénarrable Mark E. Smith s'oriente de plus en plus vers l'électro, montrant mine de rien, que, sous ses airs de n'en faire qu'à sa tête, le bonhomme sait aussi surfer sur les modes. La fin des années 80, c'était Madchester et l'apparition de la house dans le rock. Et si The Fall y était au final pour quelque chose ?
7- The Clean - Vehicle
Le label néo-zélandais Flying Nun Records est un label mythique pour tout amateur de pop-rock lo-fi. On y recensait des groupes comme The Chills, The Bats, le fantasque Chris Knox et les oubliés de The Clean, donc. Il y a d'ailleurs parmi ces derniers, Robert Scott à la basse, éminent membre de The Bats. La musique de cette belle famille n'a pas pris une ride. De Pavement au label Captured Tracks, on ne finit pas de l'entendre depuis.
6- Sonic Youth - Goo
Sans doute, l'un des plus belles pochettes de l'histoire du rock. Un très bon disque aussi. Le punk-rock assez expérimental des New-Yorkais se fait plus avenant, notamment avec deux gros tubes indés en puissance "Dirty Boots" et "Kool Thing". Malheureusement pour eux, c'est Nirvana qui emportera la mise l'année suivante avec les mêmes chansons mais des guitares moins tranchantes.

5- Nick Cave & The Bad Seeds - The Good Son
Nick Cave se prend pour la première fois pour un crooner des familles. Finis le punk déjanté et les envolées de blues abrasif, "The Good Son" se fait plus apaisé. Le disque montre ainsi une autre palette plus accessible mais toute aussi émouvante.
4- Depeche Mode - Violator
Dès l'écoute des premiers singles extraits de ce "Violator" ("Personal Jesus", "Enjoy The Silence"), on sent qu'il s'est passé quelque chose chez Depeche Mode. Finies les gentilles rengaines new wave ("Just Can't Get Enough"), le son s'est peu à peu durci jusqu'à ce disque, symbole de leur maturité artistique. La suite sera une lente déchéance, le chanteur devenu accro à la drogue, fera même une tentative de suicide. Depuis, la formation est revenue aux affaires de manière plus saine mais sans parvenir à cet apogée.

3- The House of Love - The House of Love Voilà un très joli nom de groupe, sans doute lié à son époque - qui aujourd'hui oserait s'appeler ainsi ? Les influences sont de la meilleure veine : Lou Reed, Leonard Cohen, avec une sensibilité toute anglaise. Bien sûr, on y parle "The Beatles and The Stones", les glorieux aînés, mais tout ça est brillamment assumé ("Shine On") et puis rien que pour une merveille comme "Shake And Crawl"...

2- The La's - The La's Voici une des plus brillantes guitares anglaises de ces dernières décennies. Lee Mavers avait un talent fou, celui de faire une musique sans âge, capable de marier la rudesse du blues à des mélodies pop éternelles (le classique "There She Goes"). Ce premier disque éponyme compile 40 ans de rock anglais de la plus belle des manières. Depuis, on attend toujours la suite.
1- Pixies - Bossanova
Quand on fait une écoute comparative des disques des Pixies de l'époque, avec Kim Deal donc, et des pitoyables EP sortis ces derniers mois, on a juste envie de pleurer. Que doivent penser les plus jeunes qui ne connaissent Frank Black que par le biais que ces récentes chansons laborieuses ? Entre 1987 et 1991, les Pixies inventaient un rock martien auréolé d'inspiration latino, beaucoup copié, jamais égalé. Le meilleur groupe de rock au monde, c'était eux.