La Hongrie est sortie de la récession au début de 2013, mais la reprise sera peu marquée.
Les réductions successives du taux directeur, qui est désormais à un niveau historiquement bas, se sont largement répercutées sur les taux débiteurs. Le plan de financement pour la croissance, qui va être étendu, a permis aux banques de se refinancer gratuitement pour consentir des prêts aux PME. Malgré une forte participation, il est encore impossible de dire avec certitude si les concours consentis grâce à ce programme sont réellement nouveaux, ou s’ils se substituent à des opérations qui auraient eu lieu autrement. L’activité de prêt reste freinée par la rentabilité médiocre des banques et le montant élevé des prêts improductifs. Les programmes d’allégement des prêts hypothécaires en devises ont commencé à réduire le niveau élevé de l’endettement en devises.
Le maintien de la discipline budgétaire sera essentiel pour préserver l’accès aux marchés et placer la dette publique sur une trajectoire durablement descendante. Plusieurs impôts spéciaux introduits ces dernières années ont contribué à ramener le déficit budgétaire en deçà de 3% du PIB, mais ils ont commencé de compromettre la prévisibilité et la simplicité du régime fiscal. En particulier, l’impôt sur les bilans bancaires a sans doute réduit les incitations à consentir des crédits. Le cadre budgétaire sera renforcé par l’introduction de la budgétisation à moyen terme. Le conseil budgétaire a un mandat relativement étroit et peut exercer un très important pouvoir de veto sur les lois de finances.
L’amélioration de la concurrence et du climat des affaires est déterminante pour renforcer l’investissement et la productivité. Malgré les efforts de simplification déployés récemment dans le cadre d’une stratégie plus large visant à améliorer le climat des affaires, les formalités administratives restent lourdes et l’instabilité réglementaire s’est aggravée, pour partie en raison de mécanismes de consultation et d’évaluation de l’impact peu efficaces. La mise en œuvre des lois sur la concurrence s’est affaiblie à certains égards. Les appréciations de la qualité institutionnelle, notamment le maintien de dispositifs régulateurs appropriés, se sont dégradées, ce qui pourrait freiner l’investissement. Les obstacles à l’entrée ont limité la concurrence dans le commerce de détail, les services professionnels et les communications, pesant sur la productivité à la fois dans les secteurs concernés et dans les activités en aval. Les interventions de l’État par le biais de la réglementation des prix de l’énergie, impliquant des subventions sectorielles indirectes aux ménages, ont nui à la concurrence et à l’environnement.
L’emploi souffre de l’inadéquation entre offres et demandes de compétences et de la faible mobilité. L’offre de travailleurs peu qualifiés dépasse largement la demande, notamment dans les régions défavorisées, notamment en raison du niveau élevé des coûts de main-d’œuvre et ce, malgré les récentes diminutions ciblées des contributions sociales. Le programme de travaux publics a accru l’emploi, mais n’a guère permis de réintégrer durablement les sans-emploi dans le monde du travail ordinaire. Des politiques actives du marché du travail cofinancées par l’UE ont été renforcées, mais la faible durée de l’indemnisation du chômage et la capacité limitée du Service public de l’emploi ne favorisent guère une bonne adéquation de l’offre et de la demande sur le marché du travail. Les résultats scolaires sont relativement bons en moyenne, mais la performance médiocre des étudiants défavorisés, notamment les Roms, limitent leurs perspectives d’emploi et leur mobilité sociale. Le caractère généralisé de la propriété du logement, qui est encore encouragé par de généreuses subventions sur les intérêts hypothécaires et des impôts récurrents très faibles sur la propriété immobilière, et les coûts relativement élevés des transports publics, sont des obstacles à la mobilité.