BD - Editions Dargaud - 88 pages - 16.95 €/tome
Parution du tome 1 en janvier 2012
L'histoire : Max Jacob est le 1er tome de Pablo, une série signée Birmant et Ourbrerie qui, en 4 épisodes, racontera le quotidien de
Picasso jeune homme, à Montmartre, entre 1900 et 1912.
Ce 1er opus de Pablo commence au Bateau-Lavoir, logement pour bohèmes situé au sommet de la Butte, où Picasso rencontra Fernande, le
premier grand amour de sa vie. Il en fera des centaines de portraits. Au coeur de leur existence, il y aura les grands poètes Max Jacob, le clown tragique amoureux fou de Picasso, et Apollinaire
et puis Gertrude Stein, sa jumelle visionnaire, le peintre Georges Braque, copain de cordée avec lequel il inventera le cubisme, sans oublier, au-dessus de la mêlée, avec ses lunettes cerclées de
fer, le seul grand rival : Henri Matisse.
Tentation : Un peu de culture ne nuit pas à la santé
Fournisseur : La bib'
Mon humble avis : Une histoire qui se déroule sur 4 tomes, le quatrième étant, si j'ai bien compris, à paraître. Mais je ne l'attends pas, tout comme je n'ai pas l'intention de dégotter le troisième.
En effet, cette BD ne m'a pas convaincue, je n'y ai pas vraiment accroché. Et pourtant, le sujet est digne d'intérêt, et le contenu n'en manque pas, mais bien moins que je ne l'espérais !
La narratrice est Fernande Olivier, qui fut amante, compagne et modèle de Picasso. Elle nous raconte sa vie d'avant Picasso (mariée très jeune à un abruti qui la battait), autour de Picasso et avec Picasso.
Nous assistons donc aux premiers pas de Pablo Picasso, alors illustrement inconnu, à Paris, loin de sa patrie espagnole. Rencontres multiples avec poètes, sculpteurs, peintres confirmés ou en devenir. Vie de bohême, sans le sous, squatte chez l'un chez l'autre et les uns avec les autres et les unes avec les autres. Bref, beaucoup de monde. Au programme : Orgies, alcool, opium, déprime dans la crasse. L'artiste cherche désespérement à vendre ses toiles, à trouver un agent (officiel ou roublard), se trouve un moment un mécène en la personne de Max Jacob. L'artiste se cherche encore, l'invention du Cubisme viendra plus tard. Dans le tome 2, c'est son amitié avec Appolinaire qui tient un peu plus le devant de la scène. Picasso vend un peu, mais pas assez. Dans sa chambre, il gèle en hiver. Mais l'artiste peint sans s'arrêter, tentant de se faire un nom... qui commence à se murmurer dans le Paris du début 20ème.
Picasso, je n'en connais pas grand chose, à part des toiles vues dans quelques musées, une bio très résumée, une réputation et sa côte dans le marché de l'art actuel !!! Aussi, cette BD avait tout pour me captiver.
Et bien non. Pourquoi ? Parce que j'ai trouvé l'ensemble très fouilli. Une multitude de personnages difficiles à reconnaitre d'une planche à l'autre. Les dessins de la ville, de Montmartre etc m'ont bien plus, mais ceux des personnages : non. Trop irréguliers, trop changeants. D'une page à l'autre, Fernande passe de rousse à châtain, Picasso de beau jeune homme à un homme on ne peut plus commun, voire pas gâté par la nature... Sans parler des fois où je ne l'ai pas reconnu ou quand j'hésitais sur son identité... Et pourtant, les dessins sont de Clément Oubrerie, que l'on connait bien sur la blogo pour s'être illustré dans la BD Aya de Yopoungo. D'ailleurs, certains visages de "Pablo" ne sont pas sans rappeler des personnages d'Aya !
Peut-être qu'une culture moins "légère" dans cette époque artistique m'aurait aidé à reconnaitre des personnages faisant leur apparition et installant ainsi toute l'époque et l'entourage de Piccasso.
On a l'impression que le tout Paris ou presque connait Picasso, quand celui ci vit dans la pauvreté. Donc je n'ai pas trop saisi. De même, on passe d'une scène à une autre sans en apprécier l'enjeu, voire l'utilité. "Fouilli" résume vraiment bien mon impression.
Pourtant, les couleurs sont agréables et l'atmosphère bohême de Montmartre et du Paris des années 1900 est bien rendue, tout comme les us et coutumes du milieu artistique, que ce soit du côté des artistes, ou de leurs modèles.
J'ai appris, un peu... Mais sans délectation.